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Cannes 2014 : une Palme d'or attendue pour "Winter Sleep"

C'était plié d'avance, "Winter Sleep" a remporté la Palme d'or. Chouchou du président Gilles Jacob depuis des lustres, Nuri Bilge Ceylan ne pouvait y faillir en cette dernière présidence ; il l'aurait : c'est fait. Jane Campion, présidente du jury ne pouvait rien dire. Nous n'étions pas dans les alcôves, mais dès le début, le palmarès était attendu.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Nuri Bilge Ceylan, Palme d'or à Cannes en 2O14 pour "Winter Sleep"
 (LOIC VENANCE / AFP)
Le jury du 67e Festival de Cannes
 (STF / AFP)

Usurpation de donner la Palme à un tel film, "Winter Sleep", bavard, ennuyeux sur 3h16. Pourquoi ? Personne ne va aller voir ce film qui sort le 13 août. Mais une bonne partie de la critique l'encense. Pas nous. Dommage pour le cinéma. Le plus drôle, c'est que ses premiers défenseurs parleront de sa "belle image", alors qu'il la dénonceront chez d'autres réalisateurs. Attendue, cette Palme fait mal. Voir Tarantino à côté de Ceylan, qui représente tout le cinéma qu'il déteste, fait rire. 

Qui d'autre dans le palmarès ? Xavier Dolan ? Attendu, lui aussi, pour un prix du jury qui le récompense pour "Mommy". Oui, oui, il pleure dans le Théâtre Lumière de Cannes dans son joli costume. Prévisible. Tant mieux pour lui, mais aussi tant mieux pour nous : allez voir ce film, magnifique. Dolan est un génie. Demain il décrochera la Palme. C'est sûr.

Etonnant de constater que le benjamin de la sélection, Dolan a 25 ans, se trouve ex-æquo sur ce Prix du jury avec l'octogénaire (83 ans), Jean-Luc Godard récompensé pour "Adieu au langage", alors qu'il avait demandé qu'aucun prix ne lui revienne.


Prix du scénario à "Léviathan", de  Andrey Zviaguintsev. C'est une plaisanterie ? Le jury ne pouvait pas ignorer ce film sublime, le meilleur de toute la sélection, et lui refile un Prix secondaire. Cela relève de la défilade. Dont acte. Il figure tout de même au palmarès et c'est tant mieux. Ne ratez pas ce film, sans date de sortie encore : chef-d'œuvre.

Bizarre Prix de la mise en scène revenu à "Foxcatcher", alors que le Prix du Meilleur interprète masculin, à Steve Carel, lui revenait de droit.

Très mérité par contre le prix d'interprétation féminine à Julianne Moore pour sa prestation dans "Maps to the Stars" de David Cronenberg.

Le Prix d'interperétation masculine est, lui, revenu avec élégance à l'extraordinaire Timothy Spall pour "Mr. Turner" du grand Mike Leigh. Mérité.

Très inattendu, en revanche, le Grand prix remis à "Les Merveilles", de l'Italienne Alice Rohrwacher, film mineur, par rapport au reste de la sélection, mais au moins frais et libertaire. Amusant. Très Jane Campion

 Enfin, la Caméra d'or, qui réconpense un premier long métrage, est revenue à : "Party Girl". de Marie Amachoukeli, Claire Burger et Samuel Theis.

Etrange palmarès, sans enthousiasme, mais avec de beaux titres à l'affiche. Il sent toutefois le "bidouillage". Comment offrir un demi prix à Godard ? Pourquoi le Prix de la mise en scène à "Foxcatcher", qui ne restera pas dans les mémoires pour cette distinction, le film étant par ailleurs très réussi. Le Prix du meilleur scénario à "Léviathan" est aussi mal distribué, celui de la mise en scène, justement, aurait été plus approprié... C'est du grand n'importe quoi.

Une impression de totale improvisation ressort de ce 67e palmarès, très inapproprié. Vivement l'année prochaine ! 

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