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Cannes 2013 : un premier bilan à 3 jours du palmarès

La grande majorité des festivaliers s’accorde à apprécier cette 66e sélection compétitive, dont le palmarès sera rendu dimanche. Un point s’impose sur les 16 films visionnés jusqu’à présent, en sachant qu’il en reste encore quatre en lice, et non des moindres.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Palme d'or fabriquée par Chopard, édition 2007 dans les ateliers du joaillier
 (FABRICE COFFRINI / AFP)
Jeudi 16 mai
La compétition commençait bien avec la projection du film de François Ozon, « Jeune et jolie », où ce cinéaste de la femme fait le portrait d’une jeune fille de 17 ans, à la découverte de sa sexualité et se découvrant une addiction à la prostitution, avec une très belle interprétation de Marine Vatch, première révélation de la sélection.
Par contre, le mexicain « Heli » d’Amat Escalante, s’est avéré un rien en deçà des attentes, malgré des qualités qui n’ont toutefois pas assez de tenue pour l’emmener jusqu’au bout.
Vendredi 17 mai
Les deux premiers films suivant demeurent parmi les préférés : « Le Passé » de l’Iranien Asghar Farhadi, avec Bérénice Bejo, et « A Touch of Sin » du Chinois Jia Zhangke. Le premier reprend les thèmes de prédilection du réalisateur d’« Une séparatiion », transposés en France.
Le second se départage du traitement laconique de ses films précédents, en adhérant au film à sketches, avec des moments de violence peu coutumiers de son cinéma, dénonciateur des dérives de la société chinoise sous la mondialisation. Il serait surprenant que l’un comme l’autre ne figurent pas au palmarès.
Samedi 18 mai
« Jimmy P. » d’Arnaud Desplechin n’a pas enthousiasmé la presse, reconnaissant la prestation de Benicio del Toro et de Mathieu Amalric, mais restant plus dubitative sur le verbiage du film, tout en reconnaissant le filmage d’une belle élégance.
« Tel père, tel fils » a été bien accueilli, avec la reconnaissance de la sensibilité du japonais Hirokazu Kore-Eda à filmer l’enfance, mais toutefois moins de verve que dans son magnifique « Nobody Knows ». Le président Spielberg ne devrait toutefois pas y être insensible, lui qui a beaucoup traité l’enfance dans ses films.
Dimanche 19 mai
« Borgman » du Néerlandais Alex van Warmerdam (« Les Habitants) a été globalement apprécié, pour sa tonalité décalée par rapport au reste de la sélection, avec ses démons perturbateurs, pour ne pas dire destructeurs, d’une famille « square » des Pays-Bas.
« Inside Llewyn Davies » se voit bien positionné, alors que le film des frères Coen, des plus plaisants, semble avoir peu de chances d’être présent au final, par le manque de surprises qu’il a suscité.
Lundi 20 mai
« Shield of Straw », thriller tonitruant de Takeshi Miike - mais plus subtil qu’il n’y paraît -  n’a aucune chance d’être en fin de parcours, considéré comme film récréatif de la mi-festival.
« Un château en Italie » de Valeria Bruni-Tedeschi a séduit les amateurs d’un cinéma intimiste et énervé ceux réfractaire aux confidences nombrilistes de sa réalisatrice.
Mardi 21 mai
« Ma vie avec Liberace » de Steven Soderbergh a enthousiasmé pour la prestation de Michael Douglas, premier prétendant au Prix d’interprétation masculine (Matt Damon ne déméritant pas à ses côté). Mais le film fait l’unanimité dans son déséquilibre entre la première et seconde partie, même s’il se rattrape sur la fin.
« La Grande Belleza » de Paolo Sorrentino divise franchement la critique, pour sa flamboyance visuelle, par trop achevée pour les un, sublime pour les autres, et le cynisme de son personnage mondain, à l’univers trop fellinien pour être honnête.
Mercredi 22 mai
« Only God Forgives » de Nicolas Winding Refn s’est avéré la grosse déception de la sélection, même si Les Inrockuptibles, Télérama, L’Express et Positif aiment « passionnément » le film avec Ryan Gosling. Il devrait échouer au final.
Tout comme « Grigris » du tchadien Mohamat-Saleh Haroun (« Un homme qui crie »), motivant sur le papier, mais achoppant dans son traitement et une interprétation approximative.
Jeudi 23 mai
« La vie d’Adèle » d’Abdellatif Kechiche s’est par contre avéré très réussi, sur le sujet difficile, mais traité tout en subtilité, d’un amour saphique, avec la révélation que s’avère être Adèle Exarchopoulos, qui s’impose comme (pour l’instant) comme LA prétendante au Prix d’interprétation féminine, même si Bérénice Bejo est excellente dans « Le Passé », ou Marine Vatch dans « Jeune et jolie ».
« Nebraska » d’Alexandre Payne est également un bijou sur l’Amérique profonde, un peu à la frère Coen, avec un Bruce Dern qui peut également prétendre au Prix d’interprétation.
Fin de parcours
Si l’appréciation des films est propre à chacun d’eux, il est vrai que dans le contexte d’une compétition, elle s’effectue à l’aune des comparaisons. Aussi, reste-t-il de potentielles belles choses à voir jusqu’à samedi.
 L’attendu « The Immigrant » du très aimé James Gray, avec Joaquin Phoenix et Marion Cotillard ; « Michael Kohlaas », film médiéval avec le Prix d’interprétation masculine de l’an dernier, Mads Mikkelsen ; « La Vénus à la fourrure » de Roman Polanski, avec Mathilde Seigner ; et pour finir « Only Lovers Left Alive », le film de vampires de Jim Jarmusch, avec Tilda Swinton, Tom Hiddleston et John Hurt.

Du lourd qui pourrait bien changer la mise.

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