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JR offre un trompe-l'oeil géant aux Florentins, de nouveau privés de musées

Un trou béant laisse voir des oeuvres d'art : c'est la dernière réalisation de JR, installée sur le mur du Palazzo Strozzi à Florence, où les musées ont refermé leurs portes après une brève réouverture.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2 min
L'artiste français JR devant sa dernière oeuvre, "La Ferita" (la blessure), à Florence, le 19 mars 2021 (ALBERTO PIZZOLI / AFP)

Alors que les musées italiens sont à nouveau fermés pour cause de pandémie, l'artiste de rue français JR a offert vendredi au public en mal d'oeuvres d'art une ouverture de musée à Florence, façon street art.

La Ferita (la blessure), dernière oeuvre de l'artiste, est un trompe-l'oeil mural monumental en noir et blanc représentant un trou béant creusé dans la façade du Palazzo Strozzi, palais des XVe et XVIe siècles, connu pour ses expositions d'art contemporain.

Au-delà de cette brèche fictive, le spectateur peut apercevoir certaines des oeuvres les plus connues de la cité toscane que sont La Naissance de Vénus de Botticelli et les corps de marbre tordus du Viol des Sabines de Giambologna.

"Personne ne peut être inspiré par la quarantaine"

"C'est un message qui arrive à un moment où nous avons besoin d'une ouverture des musées", a déclaré JR à l'AFP vendredi lors du dévoilement de l'oeuvre, ajoutant que l'art de rue pouvait apporter un certain soulagement avant "la vraie réouverture des musées".
Connu pour ses réalisations sur l'espace public, JR a notamment exposé des portraits géants de Palestiniens et d'Israéliens sur le mur de Gaza et s'est aussi rendu célèbre pour ses collages photographiques géants déployés dans les favelas de Rio, à Shanghai, à New York, au Népal ou à la fontière du Mexique et des Etats-Unis.

Les restrictions strictes imposées dans une grande partie du monde depuis un an n'ont pas sapé la créativité de celui qui débuta comme graffeur à Paris, même s'il reconnaît que "personne ne peut être inspiré par la quarantaine, c'est certain".

"Une contrainte pousse à réfléchir"

"Une contrainte est positive pour un artiste dans la mesure où elle pousse à réfléchir, à inventer et à repenser, et si ce n'est pas le rôle de l'artiste, alors qu'est-ce que c'est ?", a-t-il déclaré, ajoutant qu'il considère la pandémie comme "un défi supplémentaire".

Avec sa dernière oeuvre, commandée par la Fondation Palazzo Strozzi, et qui sera exposée jusqu'au 22 août, il espère "impliquer les gens dans le processus de création".

"Dans un moment où l'accès à la culture est impossible, il était de notre devoir d'aller dans les rues, sur les places, pour amener la culture en dehors du musée parce que le musée est fermé", a déclaré le directeur général de la fondation, Arturo Galansino. Il a mis en garde contre la "blessure sociale" infligée aux personnes privées de culture en raison de la crise sanitaire.

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