Une sculpture géante et mille petits clitoris sur le campus de l'université de Poitiers pour briser un tabou
En clin d'oeil à la disparition du clitoris géant de l'artiste Matthew Ellis en 2019, une nouvelle sculpture toute rose est réinstallée. Dans le même temps, un champ de 1000 petits clitoris a éclos sur le campus pour défendre l'égalité hommes-femmes.
La disparition en mars 2019 de la sculpture géante de Mattew Ellis représentant un clitoris sur le campus de Poitiers avait suscité une vague d'indignation. Un vol qui aura poussé plus de 400 étudiants à se lancer dans une vaste opération initiée par Emma Crews, une artiste féministe. Sous son impulsion ils ont réalisé, dans des ateliers participatifs, un millier de clitoris dans différents matériaux qu'ils ont "essaimés" sur la pelouse du campus.
Quelqu'un nous a montré qu'il avait tellement besoin d'un clitoris qu'il était prêt à le voler, maintenant on en a 1000 sur le campus
Emma Crews, "artiviste" à l'origine de l'Opération Clitoris
"Le Clitoris", l'oeuvre qui dérange
Ce clitoris en inox et métal n'a cessé de faire grand bruit depuis son inauguration en novembre 2017. L'artiste londonien Matthew Ellis l'installe au milieu du campus en partenariat avec "Les ami.e.s des femmes de la Libération". L'objectif n'est autre que de rappeler la lutte contre la prostitution, l'excision et toutes les violences faites aux femmes.
Mais la sculpture géante est dérobée en 2018 puis retrouvée sous des branches quelque temps plus tard après avoir subi des dégradations. L'oeuvre est rénovée. L'année suivante, Le Clitoris disparaît à nouveau, un peu avant la journée de la femme du 8 mars 2019. L'oeuvre-symbole crée par l'artiste londonien ne réapparaît pas.
Le très particulier phallus des Bitards, lui aussi dégradé
Sur le même campus, les étudiants masculins ont aussi droit à leur totem mais depuis plus de 40 ans. C'est le phallus de l'ordre des Bitards, installé en 1976 derrière la résidence universitaire Rabelais. Ce monument très particulier symbolise la course au Bitard organisée chaque année dans le cadre de festivités. Ce serait l'une des plus anciennes traditions perpétuées chez les étudiants.
Mais considéré comme le symbole de l'érection masculine, le pénis en béton a lui aussi été dégradé en 2018. Et certains mouvements féministes alors pointés du doigt.
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