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Prostituées, prisonniers, malades du Sida : les invisibles dans le viseur de Jane Atwood à la Filature de Mulhouse

Organisée autour de séries majeures et de photos inédites, la rétrospective retrace 35 ans de carrière de la franco-américaine, spécialisée dans la photographie documentaire.

Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Exposition Jane Evelyn Atwood à la filature de Mulhouse. Série Rue des Lombards  (Jane Evelyn Atwood)

A Mulhouse, la Filature propose jusqu'au 8 avril 2020 une rétrospective de Jane Evelyn Atwood. L'Américaine installée en France depuis plus de 40 ans et passionnée de photographie documentaire, s'est toujours immergée dans le monde des ignorés.

Exposition Jane Atwood à Mulhouse
Exposition Jane Atwood à Mulhouse Exposition Jane Atwood à Mulhouse

Donner un visage aux exclus

Ces photos en noir et blanc ou en couleur montrent sans détour la vérité des êtres que la société met de côté. Il y a ces prostituées, ces femmes en prison, ces malades du Sida. Après de longues heures d'entretien, la confiance s'installe. Pour Jane Atwwod, la puissance d’une photographie est moins une question de composition que d'émotion.

Une prisonniere accouche menottée - Providence City Hospiytal Anchorage - Alaska - Etats Unis, 1993 (Jane Evelyn Atwood)

Il faut que ça soit la bonne photographe et la bonne personne et que les deux marchent ensemble, il n'y a pas de mode d'emploi

Jane Evelyn Atwood

Une photographie documentaire

Jane Atwood achète son premier appareil photo en 1976. Un boitier avec lequel elle arpente les rues du centre de Paris. C'est à ce moment-là qu'elle rencontre les prostituées de la rue des Lombards. Un projet documentaire dont elle tirera un livre. Elle travaille ensuite sur le thème des enfants aveugles dans plusieurs pays. 

Série "Les aveugles" (Jane Evelyn Atwood)
Cette série de longue haleine (15 ans) est saluée par le prix W. Eugene Smith. "Il s'agit de sujets pour lesquels elle s'est particulièrement investie, qu'elle a choisi personnellement. Avec certains d'entre eux, elle a passé plus de dix ans", explique Emmanuelle Walter, conseillère artistique. 

Sincère et engagée, la démarche de Jane Atwood narre des situations parfois d'une extrême violence. Comme cette série que des femmes qui accouchent en prison ou le quotidien de Jean-Louis, un malade du Sida qu'elle suit jusqu'à sa mort.

Série "Jean-Louis" (Jane Evelyn Atwood)

Jane Evelyn Atwood photographies 1976-2010
La Filature de Mulhouse, entrée libre
Du 3 mars au 8 avril 2020 

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