Après 18 heures, quand le cimetière le plus visité au monde ferme ses portes, la nature reprend ses droits. Benoît Gallot est le conservateur du Père-Lachaise (Paris). Mais il est aussi passionné de photographie animalière. Pour avoir la bonne photo, au milieu des tombes, il faut souvent des heures de patience. Le jour, il veille sur le cimetière de 70 000 tombes. L’entretien se fait à la main car, depuis 2011, il est interdit d’utiliser des pesticides. Avec le retour de la végétation, les animaux aussi ont fait leur réapparition. Désormais, à quelques pas des tombes de Molière ou Jean de la Fontaine, des fables prennent vie : chat, oiseaux, renard, fouines…Des dizaines de milliers d’abonnésUne passion inattendue pour ce diplômé en droit. Tout a commencé lors de ses pauses-déjeuner. Il réalise un cliché qu’il poste sur les réseaux sociaux et celle-ci est largement partagée. "La nature, ça ne m’intéressait pas plus que ça (…) petit à petit, j’ai vu qu’il y avait des choses incroyables, une richesse insoupçonnée. Il a fallu que je travaille dans un lieu dédié à la mort pour que je m’intéresse au vivant", ironise-t-il. Aujourd’hui, des dizaines de milliers d’abonnés suivent ses aventures au plus près. Benoît Gallot et sa famille habitent au sein même du Père-Lachaise, devenu un havre de paix aussi pour la biodiversité.