L'empreinte de l'empire romain dans la photographie d'Alfred Seiland
En l’an 2006 après Jésus-Christ, le photographe Alfred Seiland s'est interrogé sur l'utilisation des vestiges de l'empire Romain qui unifiait jadis tout une partie de l'Europe. Une longue recherche toujours en cours, élaborée dans son projet "Imperium Romanum". Une partie de cette réflexion est exposée aujourd'hui dans le cadre des Rencontres de la photographie d'Arles à la Villa Méditerranée à Marseille.
Reportage : E. Mathieu / M. Peleran / S. Baix
Les traces du passé traversent le présent
Il y a 2000 ans, l’Europe était unifiée par une superpuissance politique et militaire, l’Empire romain. Alfred Seiland revient sur les traces d'une histoire commune qui débute à Rome, puis gagne l’Italie, et bientôt presque toute l’Europe et la Méditerranée."Il étudie les vestiges de l’architecture, de la culture et de l’art romains encore visibles au XXIe siècle", explique Marcus Hartmann le Commissaire de l'exposition "Imperium Romanum"
Imperium Romanum et le monde contemporain
À une époque où l’Europe semble en plein doute quant à ses processus d’unification les plus récents, la vision que propose Seiland de l’Empire romain peut servir de carte mentale d’une union politique et culturelle. Les photographies d’Imperium Romanum rappellent que certains des problèmes politiques, culturels et religieux les plus évidents n’ont pas été résolus au cours de ces 2 000 ans.J'essaie vraiment de toujours inclure dans la photographie les aspects modernes du monument, j'aime prendre du recul et inclure tout ce qu'il y a autour de l'édifice
Alfred Seiland
Paysages urbains déconstruits, détails ironiques et insolites, les photos d'Alfred Seiland plongent le visiteur de la Rome antique jusqu'au bassin méditerranéen d'aujourd'hui.Toutes les photographies sont accompagnées de courtes légendes explicatives des dimensions historiques et contemporaines des images.
La richesse de la ville oasis de Palmyre, Tadmor en ancien sémitique ou "cité des palmiers", était due à son emplacement sur la route caravanière entre Damas et l’Euphrate. Elle était ainsi prédestinée à devenir un centre de commerce pour les marchandises d’Arabie. Cette photo d'Alfred Seiland, prise en 2011 avant sa destruction par l'Etat Islamique montre la "perle" antique du site archéologique syrien.
- Palmyre avant Daech
Le Péloponnèse est rattaché au continent par l’isthme de Corinthe, large de 6 kilomètres seulement dans sa partie la plus étroite. Afin d’éviter à ses navires le long trajet de 400 kilomètres jusqu’au cap Malée, onéreux et dangereux, l’empereur romain Néron décide de percer la langue de terre. Mais son décès en l’an 68 met un terme à cette ambitieuse entreprise. Ce n’est qu’en 1893, sous la responsabilité des ingénieurs hongrois Istvan Türr et Béla Gerstner, que sont lancés les travaux de la liaison maritime entre le golfe Saronique et le golfe de Corinthe. Les parois du canal de Corinthe s’élancent à une hauteur de près de 80 mètres avec un angle entre 71 et 77 °, la largeur du lit du canal est d’environ 24,6 mètres au niveau de la mer.
- Le canal de Corynthe
-> Les Rencontres de la photographies d'Arles se déroulent du 04 juillet au 25 septembre 2016
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