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Jenny de Vasson, l'une des toutes premières femmes photographes, amie de George Sand, exposée à Châteauroux

Le Musée Bertrand de Châteauroux expose 130 clichés pris entre la fin du 19e et le début du 20e siècle par Jenny de Vasson, une aristocrate berrichonne qui fut l'une des toutes premières femmes photographes. Un précieux témoignage entre art et histoire.

Article rédigé par Jean-François Lixon
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Montage photographique de Jenny de Vasson 1906 (DR)

A partir de 1899, chez elle ou en voyage, Jenny de Vasson née en 1872 et morte en 1920 n'a jamais cessé de prendre des photographies. Des portraits bien sûr, de ses proches, d'inconnus ou d'elle-même, mais aussi des scènes de la vie quotidienne, pricipalement paysanne, puisque cette aristrocrate vivait à Châteauroux dans une France alors encore essentiellement rurale.

Elle comptait parmi ses amis l'écrivaine George Sand, le sculpteur Ernest Nivet ou le peintre Fernand Maillaud. Plus de cent trente des clichés de Jenny de Vasson sont exposés jusqu'au 31 décembre au Musée Bertrand de cette ville, en même temps qu'une vingtaine de tableaux signés de sa main et des objets lui ayant appartenu.

Jenny de Vasson , photographe
Jenny de Vasson , photographe Jenny de Vasson , photographe

Un miracle en trois étapes

Jenny de Vasson fut l'une des toutes premières femmes photographes. Les images qui composent cette exposition ne sont qu'une infime fraction des cinq mille clichés qui restent de son travail. Et que ces photos, sous forme de plaques de verre ou de tirages, nous soient parvenues tient tout simplement du miracle.

Varennes, Fougerolles, 1908 (DR)

Jenny de Vasson avait instamment demandé qu'à sa mort (en 1920 à l'âge de 47 ans) tout ce qu'elle avait produit dans le domaine artistique fût détruit. Or, comme en toute humilité elle considérait son travail photographique comme de simples souvenirs sans aucune valeur artistique, son oeuvre échappa donc à l'auto-dafé. Mais ce n'est pas tout. La plus grande partie du legs photographique de la Berrichonne fut détruit par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale lors du pillage de l'hôtel particulier de Versailles appartenant aux parents de Jenny qui y conservaient les souvenirs de leur fille.

Une oeuvre louée par Marguerite Yourcenar

C'est finalement un photographe, Jean-Marc Zaorski, qui redécouvrit les cinq mille photographies subsistantes. Cela se passait en 1980. Les précieux clichés avaient passé toutes ces années dans un tiroir de la maison de famille berrichonne.

Bernard Naudin faisant le portrait de Nannecy de Vasson 1902. Varennes, Fougerolles, Indre (DR)

Aujourd'hui, les photos de Jenny de Vasson appartiennent au patrimoine iconographique français. L'académicienne Marguerite Yourcenar écrivit : "ces photographies admirables de ruraux du début du siècle évoquent une espèce de paysannerie éternelle, comme certaines figures de Le Nain ou de Breughel". Le musée d'Orsay possède aujourd'hui dans ses collections une dizaine de clichés originaux de Jenny de Vasson, une photographe que son humilité empêchait de se considérer comme une artiste.

l'affiche de l'exposition Jenny de Vasson (Musée Bertrand)

Jenny de Vasson photographe (1872-1920)

Musée Bertrand, à Chateauroux

Jusqu'au 31 décembre 2019

Entrée libre

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