Cet article date de plus de cinq ans.

"Et labora" : une immersion photographique captivante dans le monde du travail à la Fondation Van Gogh d'Arles

A partir de la spectaculaire collection photographique de Ruth et Peter Herzog, la Fondation Van Gogh à Arles a imaginé une exposition sur le monde du travail sous toutes ses formes à travers le XIXe et le XXe siècle.

Article rédigé par Ariane Combes-Savary
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Theo Ballmer, Fabrication d'une automobile, Bâle, vers 1933 (Collection Ruth et Peter Herzog au Musée national Suisse, Zurich)

Ce sont des images rares. Des témoignages sensibles et saisissants du monde ouvrier au XIXe et au XXe siècle, collectés au fil des ans par Ruth et Peter Herzog. Ce couple de collectionneurs suisse a prêté à la fondation Van Gogh une centaine de clichés réalisés par des anonymes ou des photographes de renom. Comme autant de puissantes illustrations du travail paysan et de l'essor fulgurant de l'industrialisation.

Au XIXe siècle, les ouvriers sont souvent montrés en groupe. Ils ne sont pas considérés comme des individus. Au XXe siècle, après la révolution russe, l'ouvrier est tout à coup devenu un héros du travail.

Peter Herzog, collectionneur


"Et Labora" à la fondation Van Gogh
"Et Labora" à la fondation Van Gogh "Et Labora" à la fondation Van Gogh

Magique et puissant

A partir de ces clichés documentaires, la fondation Van Gogh a imaginé l'exposition Et labora qui mêle photographies, peintures et films autour du thème du travail. Les photographies argentiques côtoient des oeuvres d'artistes contemporains comme Mika Rottenberg, Yuri Pattison ou encore Andreas Gursky. Ce photographe allemand, célèbre pour ces photographies gigantesques souvent critiques à l'égard du consumérisme effréné, a réalisé en 2012 un cliché intitulé Katar. Une sorte de plongée dans un temple immense et entièrement doré qui est en réalité une énorme cuve à gaz liquide photographiée dans un tanker du Qatar. 

"On pense qu'il s'agit d'un espace vide, explique Bice Curiger, la commissaire de l'exposition. Mais en fait il n'est pas vide. Il y a un tout petit homme sous la tente. Il est en train de nettoyer à genou un espace énorme. Cet déjà un grand défi de photographier cet espace compte tenu de la lumière mais Andreas Gursky parvient aussi à rendre ce lieu magique et puissant. "

Des outils remplis d'affect

L'exposition propose aussi un film d'Emmanuelle Lainé. La réalistarice a questionné une peintre, un pianiste, une réalisatrice et un ouvrier sur la relation qu'ils entretiennent avec leur outil de travail. Les témoignages qu'elle a recueillis sont surprenants. "On se rend compte que les mots qu'ils utilisent pour décrire l'outil sont étranges voire inadaptés, témoigne-t-elle. On a l'impression que l'outil a été presque humanisé ou en tout cas rempli d'affect."

L'exposition Et labora est présentée à la Fondation Van Gogh d'Arles jusqu'au 16 avril 2020.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.