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Banksy pulvérise son record lors des enchères de sa toile représentant le Parlement britannique peuplé de singes

La toile du street artiste Banksy représentant le Parlement britannique peuplé de singes a été adjugée 9,9 millions de livres (11,1 millions d'euros).

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
"Parlement décentralisé" ("Devolved Parliament") dans Banksy (TOLGA AKMEN / AFP)

En plein débat sur le Brexit, la toile du street artist Banksy Parlement dévolu (Devolved Parliament), représentant des singes débattant au Parlement britannique, a battu jeudi 3 octobre son précédent record, lors des enchères organisées chez Sotheby's, à Londres, atteignant 9,9 millions de livres (11,1 millions d'euros).

Le précédent record pour une œuvre de Banksy était de 1,87 million de dollars (1,7 million d'euros), en 2008 à New York.

Prix record pour une peinture de Banksy atteint ce soir. Dommage, elle ne m'appartenait plus.

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Dix collectionneurs en lice

La toile, de 2,50 m par 4,2 m sans son cadre, vendue en 2011 à celui qui s'en est séparé jeudi, était estimée entre 1,5 et 2 millions de livres sterling (entre 1,7 et 2,25 millions d'euros). Elle a été adjugée après 13 minutes "d'enchères disputées" où "dix collectionneurs" ont fait s'envoler le prix, a indiqué Sotheby's. L'identité de l'acquéreur n'a pas été divulguée.

La vente est survenue à moins d'un mois de la date prévue du Brexit, le 31 octobre, dans un pays toujours très divisé, plus de trois ans après le référendum de juin 2016 décidant du divorce avec l'Union européenne.

Le bon jour, à la bonne heure

La semaine dernière, la Chambre des communes a été le lieu d'échanges particulièrement vifs entre le Premier ministre conservateur Boris Johnson et les députés de l'opposition, du jamais-vu en 22 ans, selon le président de la chambre basse.

"Parlement décentralisé" ("Devolved Parliament"), toile de Banksy présentée vendredi 27 octobre 2019 chez Sothby, à Londres. (TOLGA AKMEN / AFP)
"Il n'y a jamais eu de meilleur moment pour mettre en vente ce tableau", avait déclaré à l'AFP lors de la présentation de la toile Alex Branczik, chef du département d'art contemporain Europe de Sotheby's, qualifiant de "feuilleton quotidien" les scènes de ces derniers mois et semaines au Parlement britannique. Pour lui, l'œuvre de Banksy souligne "la régression de la plus ancienne démocratie parlementaire du monde dans une attitude tribale et animale".

Le tableau avait à l'origine été exposé en 2009 au musée de Bristol (sud-ouest), d'où Banksy est originaire. Mais cette année, l'artiste né (ou née) en 1973 (on ne connaît pas sa véritable identité), a "de nouveau exposé le tableau pour coïncider avec la date du Brexit, prévue initialement le 29 mars 2019, 10 ans après sa première exposition", a expliqué Alex Branczik.

Deuxième intervention de Banksy sur le Brexit

"Je pense qu'il n'y a aucun doute quant à ses opinions politiques mais le vrai génie de Banksy est sa capacité à réduire cet incroyable débat complexe à une seule, simple image", a observé l'expert de Sotheby's.

Auparavant baptisé Question Time (La Séance des questions), en référence à la séance hebdomadaire des questions au Premier ministre, le tableau a été retravaillé par l'artiste, qui a notamment changé le sens de la banane de l'un des chimpanzés.

Le tableau a été rebaptisé par dérision Devolved Parliament (Parlement dévolu). Ce titre fait référence à la dévolution des pouvoirs au Royaume-Uni qui attribue des compétences du Parlement de Westminster – comme l'éducation, les transports ou la santé – à des assemblées régionales (Ecosse, Irlande du Nord et pays de Galles). En remplaçant les députés par des primates, Banksy présente sa propre théorie de l'évolution parlementaire.

C'est aussi chez Sotheby's que Banksy avait fait parler de lui l'an dernier lorsqu'une de ses toiles s'était partiellement autodétruite, juste après le coup de marteau du commissaire-priseur.

  (VERNON YUEN / NURPHOTO)

Ce n'est pas la première fois que le célèbre street artist s'immisce dans le débat du Brexit. A Douvres (Sud-Est), il a réalisé une fresque représentant un homme en train de casser une étoile du drapeau européen à coups de burin, une œuvre que peuvent voir les milliers de chauffeurs routiers et de visiteurs qui entrent au Royaume-Uni chaque jour.

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