Manteaux de cérémonie, tapis, bjoux : une exposition consacrée aux arts d’Ouzbékistan à l’Institut du monde arabe
Dès l’entrée de l’exposition, le ton est donné. Ici, les pièces artisanales sont de véritables chefs d’œuvres. Dans une vitrine, quatre chapans, de grands manteaux de cérémonie accueillent le visiteur. "Ces manteaux sont des oeuvres d'art, entièrement brodés d'or, de fil d'or", déclare Yaffa Assouline, commissaire générale de l’exposition. Avant de continuer : "Ces manteaux représentent pour moi des bijoux quelque-chose d'unique."
Ces pièces exceptionnelles datent de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, quand les émirs ont relancé l’artisanat d’art, valorisant des savoir faire ancestraux. Parmi ces manteaux, celui du dernier émir de Boukhara qui régna de 1911 à 1920. "C'est un brocart de soie qui est entièrement couvert d'or, clame Iman Moinzadeh, une des commissaires de l’exposition. On voit des motifs végétaux, on voit des fleurs, c'est vraiment un symbole qu'on voit sur beaucoup de tissus ouzbèques présentés dans l'exposition. Au dos, il y a un très grand médaillon qui était autrefois orné de diamants et de topazes."
Ces manteaux d’apparat, réservés aux hommes, sortent pour la première fois d’Ouzbékistan. Il y en a vingt-cinq dans l’exposition. On est ébloui par ce travail d’artiste, réalisé dans les ateliers de l’émir. Mais l’artisanat s’exerce aussi dans l’intimité des maisons où les femmes créent les souzani, de grandes pièces de tissus brodées. Les souzani qui décorent aussi l’intérieur des maisons font penser à des peintures. À la fin du parcours, nouvel émerveillement avec une installation de tuniques en ikat, ce tissu coloré aux motifs flous.
Des tapis, des bijoux et des objets uniques comme cette coiffe de mariée du peuple karakalpak, alliant textiles et orfèvrerie sont aussi à découvrir dans cette exposition, véritable invitation au voyage. "Sur les routes de Samarcande", une exposition à voir à Paris à l’Institut du Monde Arabe jusqu’au 4 juin.
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