Le festival Hors-pistes met la révolte dans tous les sens à Beaubourg
L'art de la révolte, l'art de rester debout pendant plusieurs nuits, l'art de se relever malgré les bruits de bottes... en ces périodes tourmentées où la contestation fait rage, le festival de l’image en mouvement "Hors-Pistes" de Beaubourg tombe à point nommé.
Avec comme thématique "l’art de la révolte", la 11e édition montre surtout comment le combat citoyen influence la scène artistique.
Reportage : Emmanuelle Hunzinger, Mélissa Genevois, Gabrielle Guillot
L'art de faire passer des messages
La révolte gronde partout dans le monde, depuis les manifestations contre le CPE en France, en passant par les Printemps Arabes ou le soulèvement Occupy Wall Street à New York, et aujourd'hui le mouvement Nuit Debout : l’art a souvent été un moyen de faire passer plus facilement les messages sociaux.
Hors-Pistes explore ces différents mouvements de révolte pour mieux les comprendre et nous guide vers une nouvelle terre de l'insoumission, celle des lanceurs d'alerte.
La révolte collective est historique, il y a un besoin de se retrouver autour de contestations. Aujourd'hui avec les lanceurs d'alerte on est face à des gens qui connaissent très bien les nouvelles technologies. Ce sont les nouvelles figures contemporaines, sortes de héros solitaires
Géraldine Gomez - Co-commissaire de l'expositionA travers une série de dispositifs propres à la lutte civique, l'artiste américain Justin A.Langlois a installé un atelier d'éducation à la résistance ou comment devenir un parfait insoumis. Sa pratique explore les structures de collaboration, la pédagogie critique, l'apprentissage et la fabrication. Il est surtout curieux de savoir ce que l'art peut faire dans la vie quotidienne et la vie civique.
Apprendre à dire non
"L'académie de la résistance tactique est une salle de classe itinérante, un laboratoire où nous invitons le public à imaginer de nouvelles formes d' activismes pour la vie de tous les jours", explique le plasticien
L'art de se souvenir
Le festival Hors Pistes mêle toutes les représentations artistiques contemporaines, la photographie côtoie la vidéo, la prise de son, la sculpture, les installations numériques en tous genres. À travers la danse, le chant, des scènes de manifestations filmées du côté de la police, de la foule, ou encore avec des projections de films.
"May we forgive" et "Ode à Mossoul", deux courts-métrages réalisés par Edouard Beau proposent un diptyque sur la mémoire. Le premier entre dans l'intimité des soldats américains de retour d'Irak et traite du choc post-traumatique, et le second est un voyage sur les traces et les écrits d’une illustre période historique de la Mésopotamie.
Une bibliothèque itinérante et participative
Associée à la manifestation, la Bibliothèque Publique d’Information du Centre Pompidou (BPI) invite lecteurs et citoyens à constituer ensemble une bibliothèque participative en offrant un livre, un article ou tout autre document graphique ou audiovisuel ayant éveillé leur désir de changement voire de révolte.
Par ailleurs, le festival proposera de nombreux ateliers, rencontres et parcours gratuits (sur Anonymous, les représentations du combat citoyen, l'action politique dans le cadre urbain…), ainsi que des débats avec les cinéastes Catherine Corsini et Céline Sciamma ou le fondateur de Wikileaks, Julian Assange.
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