De Brancusi aux 150 ans de l'impressionnisme, 12 expositions à voir à Paris avant l'été

Brancusi, Matisse, Tina Modotti, Etienne Dinet, Théodore Rousseau, Paolo Roversi, Jean Hélion, les 150 ans de l'impressionnisme... Notre sélection d'expositions à voir cette saison.
Article rédigé par Valérie Oddos
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7 min
À gauche, Claude Monet, "Coquelicots", 1873, Donation Etienne Moreau-Nélaton, 1906. À droite, Constantin Brancusi, "Tête d’enfant endormi", vers 1908, Collection Centre Pompidou, Paris, Musée national d’art moderne, Centre de création industrielle. (RMN-GRAND PALAIS (MUSEE D'ORSAY) / HERVE LEWANDOWSKI / SUCCESSION BRANCUSI / AGP Paris 2024 / ADAM RZEPKA / CENTRE POMPIDOU / MNAM-CCI / RMN-GP)

Les 150 ans de l'impressionnisme au musée d'Orsay, de la sculpture avec Brancusi au Centre Pompidou, de la peinture avec Théodore Rousseau au Petit Palais ou Etienne Dinet à l'Institut du monde arabe, de la photographie avec Weegee à la Fondation Cartier-Bresson ou Tina Modotti au Jeu de Paume. Onze expositions qui commencent dans les semaines à venir.

Le musée d'Orsay fête les 150 ans de l'impressionnisme

Claude Monet, "Impression, soleil levant", 1872, Paris, musée Marmottan Monet. (MUSEE MARMOTTAN MONET PARIS / STUDIO BARAJA SLB)

Inventer l'impressionnisme, au musée d'Orsay, sera la grande exposition du printemps : à l'occasion des 150 ans de l'impressionnisme, le musée réunira des œuvres de ceux qui ont défini le mouvement, Monet, Renoir, Pissarro, Berthe Morisot, Sisley, et des artistes plus inclassables comme Degas et Cézanne. Seront aussi présentés des artistes qui ont été oubliés, des artistes très différents qui ont pu diverger plus tard, mais qui ont tous voulu, à la fin du XIXe siècle, briser le cadre académique. Du 26 mars au 14 juillet 2024. Elle sera accompagnée d'une expérience en réalité virtuelle qui plongera le public dans la première exposition impressionniste. Du 26 mars au 11 août.

Rétrospective Brancusi au Centre Pompidou

Constantin Brancusi, "La Muse endormie", 1910, Collection Centre Pompidou, Paris, Musée national d’art moderne, Centre de création industrielle. (SUCCESSION BRANCUSI / ADAGP PARIS 2024 /ADAM RZEPKA / CENTRE POMPIDOU / MNAM-CCI / RMN-GP)

Près de 30 ans après celle de 1995, le Centre Pompidou présente une grande rétrospective de Constantin Brancusi. Un parcours thématique où originaux en pierre et bronze dialogueront avec les plâtres de l'atelier de l'artiste légué au Musée national d'art moderne en 1957. Deux-cents sculptures, photographies, dessins et films de celui qui est considéré comme l'inventeur de la sculpture moderne. Du 27 mars au 1er juillet.

L'Algérie d'Etienne Dinet à l'Institut du monde arabe

Etienne Dinet, "Meddah aveugle chantant l'épopée du prophète" ou "Le Conteur arabe", vers 1922, collection privée. (DR)

L'Institut du monde arabe présente plus de 80 œuvres d'Etienne Dinet (1861-1929), peintre tombé amoureux de l'Algérie après un voyage en 1884. Il s'agit de la première exposition parisienne qui lui est consacrée depuis celle organisée après sa mort en 1930. Étienne Dinet apprend l'arabe, se convertit à l'islam et passe une partie de sa vie en Algérie. Seul peintre orientaliste à ne pas verser dans l'exotisme, il peint au plus près la réalité de son pays de cœur, s'insurgeant contre les conditions sociales injustes que subissent les Algériens. Du 30 janvier au 9 juin 2024.

Théodore Rousseau, la voix de la forêt, au Petit Palais

Théodore Rousseau, "Un arbre dans la forêt de Fontainebleau", 1849, Victoria and Albert Museum, Londres (Royaume-Uni). (VICTORIA AND ALBERT MUSEUM LONDRES)

Théodore Rousseau (1812-1867), peintre de paysages et en particulier de la forêt de Fontainebleau, s'immergeait dans la nature, la peignant pour elle-même et non comme décor pour des scènes mythologiques, travaillant au plus près le motif, réalisant de véritables portraits d'arbres qu'il individualise. Écologiste avant l'heure, il alerte sur la fragilité de l'écosystème et dénonce les coupes massives d'arbres. Le Petit Palais lui consacre une grande exposition, avec une centaine de ses œuvres. Du 5 mars au 7 juillet 2024.

Tina Modotti au Jeu de Paume

Tina Modotti, "Cartouchière, faucille et guitare", 1927. (FUNDACION TELEVISA MEXICO)

Le Jeu de Paume rend hommage à Tina Modotti, auteure d'une œuvre fulgurante, entre 1923 et 1930, dans le Mexique postrévolutionnaire. Née en Italie, elle est la modèle et l'amante d'Edward Weston, qu'elle rencontre à Los Angeles et avec qui elle s'installe à Mexico où elle devient l'amie de Frida Kahlo et Diego Rivera et où elle devient elle-même photographe. Artiste militante, elle se crée un style propre, saisissant les mouvements sociaux et les inégalités, sans négliger l'aspect esthétique de l'image. Du 13 février au 12 mai 2024.

Dans l'appartement de Léonce Rosenberg au musée Picasso

Francis Picabia, Pavonia, 1929 (© Adagp, Paris, 2023)

Le musée national Picasso nous invite dans l'exceptionnel lieu de vie de Léonce Rosenberg en réunissant une quarantaine des œuvres qui décoraient l'appartement parisien de onze pièces du marchand et mécène promoteur du cubisme et de la peinture abstraite. Il y attribuait une pièce à un artiste (Albert Gleizes, Auguste Herbin, De Chirico, Picabia, Max Ernst…), associant à ses œuvres un choix de mobilier ancien et contemporain. Du 30 janvier au 19 mai 2024.

Les artistes et le sport au musée Marmottan

Kees Van Dongen (1877-1968), "La Course", 1904, Toulouse, Fondation Bemberg. (RMN-GRAND PALAIS / MATHIEU RABEAU / ADAGP PARIS)

À l'occasion des Jeux olympiques, le musée Marmottan Monet s'intéresse à la société de la seconde moitié du XIXe siècle, qui commence à profiter de son temps libre pour pratiquer des activités de loisirs, hippisme, régates, lawn-tennis, escrime, et à assister à des compétitions sportives. De nouvelles activités qui sont un sujet important dans la production des impressionnistes. Avec des œuvres Bonnard, Bourdelle, Courbet, Maillol, Monet, Toulouse-Lautrec, Renoir, Rodin, Signac, Sisley… Du 4 avril au 1er septembre 2024.

Weegee, autopsie du spectacle, à la Fondation Cartier-Bresson

Weegee, "Anthony Esposito, Booked on Suspicion of Killing a Policeman,
1941 (Anthony Esposito, soupçonné d’avoir assassiné un agent de
police, 1941)" (INTERNATIONAL CENTER OF PHOTOGRAPHY / LOUIS STETTNER  ARCHIVES PARIS)

La Fondation Henri Cartier-Bresson réconcilie les deux Weegee, le photographe de tabloïds nord-américains qui a suivi les faits divers sordides, les cadavres de truands, les petits caïds dans les fourgons carcéraux, les taudis dévastés par le feu, et puis la deuxième partie de sa carrière, diamétralement opposée et consacrée aux soirées mondaines, aux vernissages et aux portraits de personnalités qu'il s'est amusé à déformer. Une œuvre cohérente en ce qu'elle tourne autour du spectacle, nous dit l'exposition. À voir aussi à la Fondation Cartier-Bresson, le génial travail de l'Argentine Alessandra Sanguinetti sur deux cousines, Guillermina et Belinda, qu'elle suit depuis leur enfance, il y a plus de 20 ans. Du 30 janvier au 19 mai 2024.

Jean Hélion au Musée d'art moderne de Paris

Jean Hélion, "L’atelier", 1953. (GALERIE APPLICAT-PRAZAN PARIS / ADAGP PARIS 2024)

Le Musée d'art moderne de Paris retrace le parcours de Jean Hélion (1904-1987), artiste volontiers à contre-courant qui défie constamment la critique. Figure de l'abstraction avant la Seconde Guerre mondiale, il est un acteur du renouveau de la figuration après la guerre, période où il réinvente la peinture d'histoire, travaille sur la vie urbaine, la rue, le nu, la nature morte, le portrait. À la fin de sa vie, devenu malvoyant, il joue avec tous les éléments présents dans sa peinture dans le passé. Du 5 avril au 18 août 2024

Paolo Roversi au Palais Galliera

Paolo Roversi, Molly, Chanel, Vogue Italia, Paris, 2015. (PAOLO ROVERSI)

Paolo Roversi, maître du Polaroid, de la couleur, du flou et de la lumière, est considéré comme un des plus grands photographes de mode. Depuis quarante ans il développe un style unique fait de tonalités douces et de sépia, couleurs denses et profondes. Il a collaboré avec les plus grands créateurs, de Yohji Yamamoto à Romeo Gigli, de Rei Kawakubo à Azzedine Alaïa. Le Palais Galliera lui rend hommage avec une rétrospective en 140 œuvres dont il est lui-même le directeur artistique. Du 16 mars au 14 juillet 2024.

Annie Ernaux et la photographie à la MEP

Dolorès Marat, "La femme aux gants", 1987. Tirage pigmentaire Fresson. Collection MEP, Paris. (DONATION DOLORES MARAT / MINISTERE DE LA CULTURE  / MPP / RMN-GP)

La Maison européenne de la photographie célèbre la relation entre la photographie et l'écriture d'Annie Ernaux, la lauréate du prix Nobel de littérature 2022. Des textes de son livre Journal du dehors (1993), une retranscription de scènes de vie quotidienne dans les rues, les trains, les magasins, sont confrontés à des images de la collection de la MEP, 150 tirages de 29 photographes, de Harry Callahan ou Claude Dityvon à Daido Moriyama ou Janine Niepce. Du 28 février au 26 mai 2024.

Matisse et "L'Atelier rouge" à la Fondation Louis Vuitton

Dans L'Atelier rouge (1911), peinture emblématique du Museum of Modern Art, Matisse représentait son atelier. La Fondation Louis Vuitton s'intéresse à la genèse de cette œuvre fondatrice pour de nombreux artistes, réunissant, autour de lui, documents et œuvres qui éclairent sa création : six peintures, trois sculptures et une céramique qu'il conservait dans son atelier et qui sont représentés dans cette peinture et des œuvres qui y sont liées, des photographies et un film qui racontent son histoire. Du 7 mai au 9 septembre 2024.

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