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Dans l'enfer du Goulag au Musée de la Résistance et de la Déportation de Grenoble

Des milliers de Russes ont trouvé refuge en Isère lorsque planait au-dessus de leur tête la menace de la répression et du système concentrationnaire du Goulag. Leur parcours - et celui de leurs contemporains qui n'ont pas pu échapper au totalitarisme stalinien - est détaillé au Musée de la Résistance et de la Déportation de Grenoble dans une exposition baptisée "Goulag".
Article rédigé par Cécile Mathy
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Exposition Goulag au musée de la Résistance et de la Déportation - Jelkikov
 (Tomasz Kizny )

Durant l'époque stalinienne, 20 millions de Soviétiques et plus d'un million d'étrangers sont passés par les "camps de travail correctif", "l'archipel du Goulag" selon l'expression d'Alexandre Soljenitsyne. Quatre millions d'entre eux n'en sont pas revenus. Ces condamnés ont été pris en photo après leur arrestation par le NKVD. Leurs regards apeurés ou fatigués ont été retrouvés par Tomasz Kizny qui a fouillé les archives de la police politique. Ces visages, témoins de la Grande Terreur, sont présentés pour la première fois à Grenoble pour donner à voir l'ampleur de la répression stalinienne. Entre août 1937 et novembre 1938, 750 000 personnes sont condamnées à mort et exécutées dans le secret. 50 000 personnes sont fusillées chaque mois.

Reportage : France 3 Alpes, A. Philibert / Y. Glo / C. Fayolle.

Le camp est une école de décomposition pour tous, l’homme en sort irrémédiablement abîmé. Notre peuple tout entier a été abîmé par cette expérience collective, le goulag est entré dans nos gènes.

Miron Etlisse, rescapé du Goulag

Des détenus réduits en esclavage

Goulag est en fait un acronyme signifiant "direction générale des camps". Le système, né sous Lénine, a été démultiplié par Staline pour alimenter l'effort de guerre durant le deuxième conflit mondial, puis pour museler l'opposition politique après-guerre. 

Les millions de "zeks" (les prisonniers du Goulag) constituent pour Staline une main d'oeuvre gratuite pour réaliser ses projets pharaoniques, à l'instar du canal entre la Baltique et la Mer Blanche. Les prisonniers transformés en esclaves creuseront à la main le canal : 300 km à travers des montagnes de granite. 

L'apport crucial de Tomasz Kizny

L'iconographie des camps soviétiques a été, jusqu'ici, beaucoup moins exposée que celle des camps nazis, d'où l'importance du travail de recherche et de documentation mené par Tomasz Kizny. Il est à retrouver également dans un livre, intitulé "Goulag", publié en cotobre 2003 chez Acropole. 

 

Pour en savoir plus, vous pouvez aussi vous rendre sur le site de France Télévisions dédié à l'éducation ou assister à la conférence "Qu'est- ce que le Goulag ?" à Grenoble le 15 janvier, animée par Nicolas Werth, directeur de recherches au CNRS et spécialiste de l'histoire de l'URSS.

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