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Reportage En Suisse, un cimetière se transforme en centre d'exposition d'art contemporain

Jusqu'à fin janvier, le cimetière des Rois à Genève accueille "Open End", une installation mêlant sculpture, innovation numérique et arts vivants.

Article rédigé par franceinfo - Jérémie Lanche
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le smiley "mort de rire", réalisé par Frédéric Beigbeder et Vincent Du Bois pour l'exposition "Open End" au cimetière des Rois de Genève (Suisse), en octobre 2022. (XAVIER SPRUNGLI)

Une exposition d'art contemporain à Genève comme il en existe tant d'autres mais, celle-ci, a lieu... dans un cimetière. Au cimetière des Rois, un superbe parc de trois hectares en plein coeur de la ville, les habitués ont donc dû se demander pourquoi une stèle géante en forme de smiley "mort de rire" a été posée au milieu des tombes.

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Cette sculpture, co-signée par Frédéric Beigbeder, est l'une des œuvres de l'exposition d'art contemporaine "Open End", visible jusqu'à fin janvier. "Nous avons voulu inviter des artistes qui ne font pas que de l'art conceptuel mais aussi ceux qui font de l'artisanat ou de la pierre, la pierre restant quand même le matériau typique du cimetière", explique Vincent Du Bois, sculpteur à l'origine de l'événement.

"Le cimetière, ce n'est pas que le lieu du passé. C'est aussi le lieu pour réfléchir sur l'avenir."

Vincent Du Bois, sculpteur

à franceinfo

L'idée reste toutefois de ne pas choquer : bien qu'elle se situe dans un cimetière - le plus ancien de Genève, surnommé le "Panthéon genevois" - , c'est une exposition lambda, à l'exception près que les visiteurs n'ont pas besoin de passer la porte d'une galerie. Une manière de contribuer, un peu, à la démocratisation de l'art contemporain.

Oeuvre d'art pour l'exposition "Open End" au cimetière des Rois à Genève (Suisse), en octobre 2022. (XAVIER SPRUNGLI)

QR codes, yoga...

En plus de la sculpture, le numérique est également très présent dans l'exposition, et sur plusieurs formes. Par exemple, il y a une stèle avec un écran intégré qui diffuse un vrai-faux documentaire sur la découverte de l'immortalité. Certaines œuvres sont, aussi, uniquement accessibles avec un smartphone via des QR codes. 

Enfin, il y a aussi des arts vivants : tous les jours, à une heure qui peut varier, un danseur suisse, Frédéric Gafner, alias "Foofwa d'Imobilité", vient utiliser le parquet de danse qui'il a installé près de la tombe de sa mère. Soit il répète, soit il fait du yoga. "C'est déroutant. C'est toute la symbolique qui perturbe profondément", glisse une passante. "C'est assez particulier", s'étonne une autre. Pour d'autres, "c'est très instructif". L'avantage d'Open End est que, si vous aimez l'art contemporain, cette exposition peut vous plaire et, si vous ne l'aimez pas, elle peut vous plaire aussi ! Avec 600 visiteurs chaque semaine, le démarrage est très prometteur.

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