"Le monde comme il va", la nouvelle exposition de la Bourse de commerce plonge dans les vertiges de la société contemporaine

À travers des œuvres contemporaines d'artistes de renom ou des jeunes talents, ce nouveau parcours de la collection Pinault met en lumière les paradoxes qui bouleversent le monde.
Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2 min
Exposition "Le monde comme il va" à la Bourse de commerce de Paris, collection Pinault. (DIMITAR DILKOFF / AFP)

Le monde comme il va... c'est en empruntant son titre à un conte philosophique de Voltaire que la nouvelle exposition de la collection Pinault a pris place dans tous les espaces de la Bourse de commerce de Paris. Cette exposition collective qui se tient jusqu'au 2 septembre 2024 rassemble des œuvres majeures de l'art contemporain comme celles d'artistes émergents et montre les dérèglements de la planète.

En pénétrant dans la rotonde monumentale du musée, le public plonge immédiatement dans le vif du sujet. Le centre d'art contemporain a donné carte blanche à l'artiste sud-coréenne Kimsooja. Intitulée To Breathe - Constellation, son installation recouvre le sol d'un immense miroir qui reflète le dôme de l'édifice.

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"Le monde comme il va", nouvelle exposition à la Bourse de commerce. . (FRANCE 3 PARIS ILE-DE-FRANCE)

Le visiteur est prié d'enfiler des chaussons pour entrer dans cette œuvre spécialement créée pour le lieu. "J'ai été tellement inspirée par cet espace en forme de dôme que j'ai voulu l'étendre sous mes pieds et que ça soit comme une sphère", explique l'artiste.

En poursuivant son chemin, le visiteur est confronté à une vision ambivalente, oscillant entre faiblesses et vigueurs d’un monde qui semble se laisser aller vers sa perte. On tombe sur la statue troublante de Maurizio Cattelan, représentant Adolf Hitler agenouillé dans la position de la prière. Présentée dans la pénombre d'une salle, cette sculpture intitulée Him provoque toujours autant d'effroi.

"Him" de Maurizio Cattelan, 2001. (DIMITAR DILKOFF / AFP)

Un peu plus loin, un ballet insolite accueille le public. Installés dans des fauteuils roulants automatisés, des vieillards en statue de cire hyperréalistes paraissent assoupis dans une sieste hypnotique. Et pourtant, ces vieux hommes imaginés par les artistes chinois Sun Yuan et Peng Yu sont loin d'être inoffensifs. Chefs d'État, politiques, religieux ou militaires, ils gouvernent un monde qui les dépasse.

"C'est comme si ces artistes voulaient nous dire que les instances de pouvoir sont dirigées par des vieillards séniles qui se foncent dedans. C'est un peu une parodie d'un conseil de sécurité de l'ONU où l'on ne peut plus prendre une seule décision parce que l'on est resté sur des positions anciennes", explique Jean-Marie Gallais, conservateur auprès de la Pinault Collection.

Installation "Old Persons Home" des artistes chinois Sun Yuan et Peng Yu, 2009. (FRANCE 3 PARIS ILE-DE-FRANCE)

Tout comme le personnage principal du conte de Voltaire, le visiteur scrute le monde et l'humanité. Il déambule à travers les œuvres tantôt énigmatiques, tantôt ironiques, poétiques ou violentes, de grands maîtres du contemporain. De Jeff Koons à Damien Hirst en passant par Cindy Sherman, Elaine Sturtevant ou Rosemarie Trockel, le parcours propose un panorama de créations des années 1980 jusqu'à aujourd'hui.

Il invite aussi à découvrir les œuvres d'artistes moins connus comme ces 72 statuettes d'argiles qui narrent une humanité fragile ou cette mégalopole de livres compressés prête à s'écrouler.

Exposition "Le monde comme il va" à la Bourse de commerce de Paris. Ouvert du lundi au dimanche de 11h à 19h. Nocturne jusqu’à 21h le vendredi. Fermeture le mardi. Tarifs : 14 euros et 10 euros. Gratuit pour les moins de 18 ans.

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