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L'artiste allemand Ulay, pionnier du "body art" et de la performance, est mort à 76 ans

Pionnier de la performance et de la mise en scène des limites du corps, l'artiste allemand Ulay est mort

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'artiste Ulay, à côté d'un "Autoportrait" de 1990, à Francfort, le 12 octobre 2016 (ANDREAS ARNOLD / DPA / AFP)

Le photographe et plasticien allemand Ulay, pionnier du "body art" et de la performance artistique, est mort dans la nuit du dimanche 1er au lundi 2 mars à Ljubljana (Slovénie) à l'âge de 76 ans, a indiqué sur Facebook la fondation portant son nom.

"L'un des plus grands artistes de notre temps, le plus radical, le seul et l'unique, ULAY est parti pour un autre voyage, hier, paisiblement dans son sommeil", est-il écrit dans ce communiqué, qui le cite : "On peut apprendre beaucoup de choses dans la vie mais pas l'art. Pas la folie qu'il vous faut, l'urgence qui vous saisit tout le temps. On est un artiste même dans son sommeil. A cause de l'urgence."

Ulay est le pseudonyme de Frank Uwe Laysiepen, né en 1943 en Allemagne. Photographe à l'origine, il était devenu à partir de la fin des années soixante, notamment par le biais du travestissement, l'un des grands noms du "body art", l'art corporel, un courant plaçant le langage du corps au centre de la démarche artistique. Il a été l'un des premiers à utiliser le tatouage en art contemporain.

Performances avec Marina Abramovic

Ulay a beaucoup utilisé le Polaroid dans sa recherche sur l'identité et le corps puis il s'est dirigé davantage vers la performance pure, avant de revenir à la photographie. Entre 1976 et 1988, il a collaboré avec l'artiste d'origine yougoslave Marina Abramovic, autre icône de la performance artistique, qui fut également sa compagne durant cette période. En couple, ils ont remis en question la perception des traits masculins et féminins, tout en repoussant à l'extrême les limites du corps humain et de la souffrance physique.

En 1988, ils ont réalisé une performance sur la Grande muraille de Chine, qui a marqué la fin de leur relation : partis chacun d'un bout de la muraille, ils ont marché 90 jours pour se retrouver au centre pour se dire au revoir.

Ils s'étaient retrouvés en 2010 quand Ulay s'était présenté par surprise face à Marina Abramovic lors d'une ses performances au MoMA de New York, où pendant deux mois, elle s'était assise, invitant les visiteurs du musée new-yorkais à s'installer en face d'elle, en silence.

"Il était un artiste et un être humain exceptionnel, qui nous manquera beaucoup", a écrit Marina Abramovic lundi 2 mars sur Instagram. "En ce jour, il est réconfortant de savoir que son art et son héritage vivront pour toujours", a-t-elle ajouté.

Sa maladie, "plus grand projet de sa vie"

Sa maladie diagnostiquée en 2011 était devenue pour Ulay le "plus grand projet de sa vie" et dans Project:Cancer, il avait été filmé en chimiothérapie, puis lors d'une "tournée d'adieu" mondiale.

Une partie de son travail est entrée dans les collections de nombreuses institutions à travers le monde, dont le Stedelijk Museum d'Amsterdam, le Centre Pompidou de Paris ou le Museum of Modern Art (MoMA) de New York.

Depuis 2009, Ulay partageait sa vie entre Amsterdam, aux Pays-Bas et Ljubljana, la capitale de la Slovénie.

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