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GRAND FORMAT. Comment le sort de Vincent Lambert a déchiré sa famille

Anne Brigaudeau le lundi 20 mai 2019

De gauche à droite dans les cadres, François Lambert, Rachel Lambert, Vincent Lambert, Viviane et Pierre Lambert. (BAPTISTE BOYER / FRANCEINFO / AFP / REUTERS)

"Vincent est décédé à 8h24 ce matin" au CHU de Reims, a annoncé son neveu François. En état végétatif depuis presque onze, Vincent Lambert est mort jeudi 11 juillet, ont confirmé plusieurs membres de sa famille. Ses traitements avaient été interrompus la semaine dernière.

Pour s'opposer à l'arrêt des soins, les parents de Vincent Lambert ont tout tenté. Jusqu'à déposer "plainte contre X pour tentative d'assassinat" après la première décision, prise par l'équipe médicale, de suspendre l'alimentation de leur fils en avril 2013 (ils ont été déboutés). Jusqu'à la publication de photos et de vidéos tentant d'accréditer l'idée d'un échange entre ce patient, tétraplégique en "état végétatif chronique irréversible" d'après ses médecins, et les visiteurs.

Les décisions des équipes médicales prévues par la loi Claeys-Leonetti vont-elles enfin s'appliquer ? Le médecin traitant de Vincent Lambert a annoncé à sa famille "l'arrêt des traitements", accompagnés d'une "sédation profonde et continue" à partir du 20 mai 2019. A de multiples reprises, la justice a considéré que la poursuite des soins envers ce quadragénaire en état de "conscience minimale" depuis plus de dix ans relevait d'une "obstination déraisonnable". 

Mais Pierre et Viviane Lambert, des catholiques soutenus par la mouvance traditionaliste, entendent poursuivre jusqu'au bout leur combat. Retour sur une histoire douloureuse qui a divisé la famille Lambert en deux clans irréconciliables.

"Une enfance compliquée"

Une photo de Vincent Lambert prise en septembre 2013 par ses parents. (BAPTISTE BOYER / FRANCE INFO / AFP / COURTESY OF THE LAMBERT FAMILY)

Qui est Vincent Lambert, désormais silencieux dans une chambre d'hôpital ? "Un jeune homme introverti, émotif, aimant les sensations fortes et multipliant les conduites à risque", se souvient Marie-Geneviève Lambert, 60 ans, sa demi-sœur de 17 ans son aînée. "Un écorché vif, sensible et discret", complète Marie, 38 ans, sa plus jeune sœur. "Pour échapper au côté anxiogène de la famille, on avait tous les deux développé un humour très noir", dépeint son neveu François, qui se sentait "proche" de cet oncle de quatre ans son aîné, "aimant les Pink Floyd et le rock expérimental".

Au sein d'une fratrie recomposée de neuf enfants, Vincent occupe une place singulière : celle du premier enfant du couple formé par Pierre et Viviane Lambert. Lorsque Vincent est né, ces fervents catholiques étaient encore mariés chacun de leur côté, avec des enfants d'un premier lit. "Il a été élevé par le premier mari de ma mère, puis, reconnu en 1982 par son père biologique Pierre Lambert, comme moi et ma sœur", explique encore Marie. A l'âge de six ans, Vincent Philippon est donc devenu Vincent Lambert.

Ce changement tardif l'a énormément fragilisé. Il considérait le premier mari de sa mère comme son père et l'aimait beaucoup.

Marie, sœur cadette de Vincent Lambert

A son épouse, Vincent Lambert a raconté cette "enfance compliquée" dans "un environnement catholique traditionaliste, où la morale étouffe", relate Rachel Lambert dans Vincent, parce que je l'aime, je veux le laisser partir, son livre paru en 2014 (éd. Fayard). Sur un "ton sec, dépourvu d'affect", dit-elle, il lui a décrit ces années passées "à Châteauroux puis à Rethel, dans les Ardennes" et son séjour "en pension assez jeune dans un établissement privé hors contrat, près de Carcassonne". "Pour la première fois, se remémore-t-elle, il s'ouvre totalement et se confie sur ses blessures."

Dans ce livre, elle n'en dit pas davantage. Des membres de la famille sont plus explicites. Lors de camps scouts, "Vincent a vécu de la part d'un religieux un abus dont on a décidé de ne pas parler pour respecter sa volonté de discrétion, ce que je considère aujourd'hui comme une forme de complicité", révèle Marie-Geneviève Lambert. L'affaire n'a jamais donné lieu à une action en justice, mais l'avocat de Rachel Lambert, Francis Fossier, en a fait état à l'audience du 15 janvier 2014 au tribunal administratif de Châlons-en-Champagne. Interrogé, il confirme qu'il n'y a "pas eu de plainte déposée". "Rachel, l'épouse de Vincent, n'a pas souhaité qu'on aille plus loin, estimant que ça n'apporte rien au débat", justifie-t-il.

Est-ce pour mieux comprendre ses blessures qu'il choisit de devenir infirmier psychiatrique ? "Il voulait s'occuper des cas lourds et sans retour pour relativiser ce qu'il ressentait", analyse son neveu François. Son travail compte aussi ses rayons de soleil. Il y rencontre une étudiante infirmière en psychiatrie, Rachel, qui attend impatiemment ses textos décalés et ses messages de "Joyeuses Pâques" qui la font rire en plein hiver. En 2007, la jeune infirmière épouse "ce bel homme tout mince", "ténébreux sombre et solitaire par excellence" dont elle est tombée amoureuse à 21 ans. Une petite fille naît l'année suivante. Le couple vit à la campagne, près de Châlons-en-Champagne, où ils travaillent tous les deux. Et le 29 septembre 2008, Vincent, qui vient juste de fêter ses trente-deux ans, prend le volant pour aller effectuer sa garde à l'hôpital. La routine.

"Il préférerait mourir"

Rachel Lambert, l'épouse de Vincent, arrive à la cour d'appel de Reims (Marne), le 9 juin 2016. (BAPTISTE BOYER / FRANCEINFO / FRANCOIS NASCIMBENI / AFP)

Quand des gendarmes sonnent à sa porte, Rachel apprend, tétanisée, que son "mari a eu un accident de la route" et que "le pronostic vital est engagé". Il émergera de plusieurs semaines de réanimation dans un état végétatif dont il ne sortira plus. Pendant cinq ans, Rachel Lambert va mener un parcours du combattant pour améliorer la santé de son mari. En 2009, elle obtient qu'il soit examiné et soigné au centre d'éveil de Berck dans le Pas-de-Calais, puis en 2011 à Liège en Belgique, dans "une structure ultra-spécialisée dans la prise en charge des patients qui évoluent après leur coma vers un état végétatif ou un état de conscience minimale", explique-t-elle dans son livre. Dès lors et ultérieurement, les expertises confirmeront que l'"état végétatif chronique irréversible" de Vincent Lambert ne lui laisse plus "d'accès possible à la conscience". Il perçoit néanmoins la douleur.

A Reims, le jeune homme est pris en charge dans le service hospitalier du docteur Eric Kariger. Et début 2013, l'équipe médicale rémoise interroge pour la première fois Rachel Lambert sur ce qu'aurait été la volonté de Vincent, en l'absence de directive écrite anticipée. La réponse fuse d'autant plus aisément que le couple avait évoqué ensemble la "fin de vie", scène qu'elle rapporte dans son livre : "Il veut que je sache que si jamais, un jour, il est pour une raison ou pour une autre en état de grande dépendance, il préférerait mourir que de rester cloué sur un lit."

Vincent veut me faire promettre que si quelque chose lui arrive, je ferai ce qu'il faut pour qu'il parte.

Rachel Lambert

"Quand il passait dans un service de réanimation, il disait 'je préférerais mourir que vivre comme ça', confirme François Lambert. Et il savait ce qu'il voulait dire : pour lui, le choix des mots était important." Au terme d'une procédure collégiale et après en avoir informé Rachel Lambert, l'équipe médicale engage un protocole de fin de vie et lui annonce, mi-avril 2013, que la nutrition de Vincent Lambert va être suspendue. Depuis 2005, la loi Leonetti prévoit en effet que "les actes médicaux ne doivent pas être poursuivis par une obstination déraisonnable" et qu'ils peuvent "être suspendus" lorsqu'ils "apparaissent inutiles, disproportionnés ou n'ayant d'autre effet que le seul maintien artificiel de la vie". En l'absence de texte écrit du malade, la décision appartient aux médecins, qui doivent informer les proches.

Rachel Lambert s'adresse aux journalistes à la Cour européenne des droits de l'homme, à Strasbourg (Bas-Rhin), le 5 juin 2015. (PATRICK HERTZOG / AFP)

C'est sans compter sur la bataille judiciaire déclenchée par les parents de Vincent Lambert. Pierre, Viviane et deux de leurs enfants saisissent en référé le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne pour obtenir sa réalimentation. Le 11 mai, ils obtiennent gain de cause. Stupéfaite, Rachel Lambert n'en est qu'au début d'un calvaire procédurier où tous les coups semblent permis. Elle reçoit les lettres d'un prêtre lui disant de ne pas se laisser manipuler par "les mages noirs en blouses blanches". Une femme fait intrusion dans la pièce où se trouve son mari pour prendre des photos donnant l'impression d'un échange avec des visiteurs, au point qu'il faut verrouiller la chambre contre ce type d'intrusion.

Nommée et confirmée tutrice de son mari en 2016, elle doit affronter l'interminable procédure menée par les parents Lambert, qui remettent sans cesse en cause les expertises médicales concluant à l'état végétatif de leur fils. Leurs avocats font feu de tout bois pour empêcher l'arrêt des soins, à nouveau décidé en avril 2018 à l'issue d'une quatrième procédure collégiale. Ils obtiennent la nomination de nouveaux experts, puis épuisent tous les recours possibles. Le 24 avril 2019, le Conseil d'Etat donne raison au tribunal administratif de Châlons-en-Champagne, qui estime que le maintien des  traitements constitue une "obstination déraisonnable". Six jours plus tard, la Cour européenne des droits de l'homme donne, elle, raison au conseil d'Etat, ouvrant la voie à l'arrêt des soins.

"On ne supprime pas une vie comme ça"

Viviane et Pierre Lambert, les parents de Vincent Lambert, arrivent le 9 juin 2016 à la Cour d'Appel de Reims. (BAPTISTE BOYER / FRANCE INFO /FRANCOIS NASCIMBENI  / AFP)

Ni les parents ni leurs avocats, Jean Paillot et Jérôme Triomphe, ne l'entendent ainsi. Les défenseurs de Pierre et Viviane Lambert en appellent désormais au Défenseur des droits. Ils s'appuient sur l'avis – non contraignant, selon la ministre de la Santé Agnès Buzyn – du Comité international des droits des personnes handicapées de l'ONU (CIDPH). Celui-ci a demandé à la France début mai de suspendre toute décision d'arrêt des soins jusqu'à ce qu'il puisse se prononcer sur le fond de l'affaire.

Dans une bataille où chaque mot compte, Viviane Lambert, contactée par franceinfo, choisit les siens. Elle s'insurge contre le terme "végétatif" employé par les médecins, qu'elle juge "méprisant et incorrect". "Mon fils n'est pas un légume, c'est un grand handicapé, comme un tas d'autres ! s'indigne-t-elle. On veut le faire mourir en enlevant l'hydratation et l'alimentation, quel parent accepterait ça ?" Niant toute "obstination déraisonnable", elle poursuit : "On ne supprime pas une vie comme ça. On protégera la vie de Vincent jusqu'au bout." Et de rappeler qu'elle n'a pas été informée, en 2013, de la première décision d'arrêt des soins.

Le docteur Eric Kariger ne nous a ni associés, ni informés de la décision d'arrêt des soins. C'est lui qui a divisé notre famille, et elle ne sera plus jamais comme avant.

Viviane Lambert

Marie, la petite sœur de Vincent, confirme que la famille "n'avait pas été mise dans la boucle". Même si elle "comprend que les parents, frères et sœurs soient passés après Rachel", elle avait été choquée, elle aussi, à l'époque, de n'avoir pas été informée. "Parmi les frères et sœurs, mon frère David et moi étions les plus présents à l'hôpital puisque nous habitons Reims. Nous avons découvert par surprise qu'il n'y avait plus de poche d'alimentation pour Vincent et avons informé nos parents, qui sont remontés du sud de la France à Reims", confie-t-elle.

Même s'il y avait à redire sur la forme, j'ai accepté l’arrêt des soins et j'y étais favorable, parce que c'est ce que Vincent voulait. Mais il y a eu quelques jours explosifs. 

Marie Lambert

Car les parents reviennent du sud de la France "remontés comme des pendules", se souvient-elle. Dans le Midi, où ils ont une maison, Viviane et Pierre fréquentent en effet assidûment, selon Marie-Geneviève Lambert, l'abbaye du Barroux, connue pour sa proximité avec les milieux catholiques intégristes. "Ce monastère traditionaliste gère de très près la vie de Viviane Lambert et de mon père, explique la demi-sœur de Vincent Lambert. C'est d'ailleurs au retour d'un voyage au Barroux qu'ils ont décidé d'attaquer en justice la décision de l'hôpital de Reims, en mai 2013."

La date n'est pas neutre : "radicalisés", selon les mots de Marie Lambert, par la loi autorisant le mariage homosexuel adoptée en avril de la même année, les réseaux catholiques traditionalistes entendent faire de Vincent Lambert un symbole du droit à la vie et de la lutte contre "l'euthanasie". Dans son livre, Rachel Lambert relève d'ailleurs que "les premières informations concernant Vincent" sont publiées "sur des sites radicaux comme Riposte catholique, Salon beige ou encore sur le blog de Jeanne Smits, qui fut un temps collaboratrice de Présent", un quotidien d'extrême droite.

Viviane Lambert et Christine Boutin tiennent une banderole opposée à l'avortement lors d'une manifestation à Paris, le 20 janvier 2019. (MICHEL STOUPAK / NURPHOTO / AFP)

Quant à l'avocat des parents Lambert, Jérôme Triomphe, il représente aussi le mouvement catholique Civitas, qui se dit "engagé dans l'instauration de la royauté sociale du Christ". Il a également défendu le magazine d'extrême droite Rivarol face au Front national, relève LCI. Appels, pétitions, manifestations... Le site JesoutiensVincent.com relaie toutes les actions militantes des soutiens des parents Lambert, telle la "Marche pour la vie" qui a rassemblé le 20 janvier 2019 à Paris les opposants à l'IVG. On y voit Viviane Lambert défiler aux côtés de Christiane Boutin, tenant une banderole opposée à l'avortement. Un combat que menait déjà Pierre Lambert, médecin gynécologue, au moment des débats sur la loi défendue par Simone Veil en 1974.

"Nous voulons le laisser partir"

François Lambert attend une audition à propos de son oncle Vincent Lambert à la Cour européenne des droits de l'homme, le 7 janvier 2015 à Strasbourg. (BAPTISTE BOYER / FRANCE INFO / VINCENT KESSLER / REUTERS)

S'ils sont soutenus à l'extérieur, les parents Lambert doivent désormais faire face à une famille brisée. Sur les huit frères et sœurs de Vincent, seuls deux, sa sœur Anne et son demi-frère David, ont rejoint la mouvance traditionaliste et leur combat en justice. En juin 2018, les six autres ainsi que François, son neveu, avaient publié une tribune dans Libération appelant à "laisser partir" Vincent. "L'équipe médicale, écrivent-ils, relève depuis cinq ans des signaux réguliers, croisés et identifiés de résistance manifeste aux soins."

<span>Depuis longtemps, le corps de Vincent exprime par un "inconfort chronique" son refus d'endurer des soins devenus de jour en jour plus intrusifs et insupportables.</span>

Guy-Noël Philippon, Joseph Lambert, Frédéric Philippon, François Lambert, Dominique Lambert, Marie-Geneviève Lambert et Marie Lambert

"Il avait clairement exprimé, poursuivent-ils, par deux fois et à deux personnes de confiance différentes, son refus de ce qui s'apparenterait à une survie uniquement biologique." "Nous ne pouvons que rester fidèles à ce qu'il a été, et à ce qu'il voulait", concluent ces proches de Vincent Lambert dans Libération.

"De droite, de gauche, athées, laïcs, croyants, nous voulons arrêter ça et le laisser partir", résume Marie-Geneviève Lambert, qui constate les dégâts sur les liens familiaux.

Dans la famille, on se voit peu. Cette affaire a créé un bordel noir, très toxique, et certains se sont isolés. Elle nous a rongés, elle a mis notre vie entre parenthèses.

Marie-Geneviève Lambert

La réconciliation de cette famille divisée est-elle encore envisageable ? Marie ne croit plus à la possibilité de retisser les liens entre "les deux courants de la famille, les normaux et les intégristes". "Et je sais de quoi je parle, s'exclame-t-elle, j'ai grandi dix ans dans un internat intégriste hors contrat. C'est un univers sectaire !" Si la rupture est consommée avec sa sœur et son demi-frère catholiques traditionalistes, elle laisse toutefois ses filles voir leurs grands-parents, à condition qu'ils s'abstiennent de les influencer.

 Au sein de la famille, l'interminable procédure judiciaire aura eu au moins une conséquence positive : ce "désastre juridique" a poussé François, le neveu de Vincent et fils de Marie-Geneviève, à endosser d'ici peu la robe d'avocat, à 38 ans. "Qu'il s'agisse des médecins, des tribunaux ou du conseil d'Etat, chaque institution s'est battue pour son pouvoir ou son idéologie, tout en se refilant la patate chaude", déplore-t-il.

Chacun a trouvé son utilité ou l'occasion de se faire de la publicité, même un comité de l'ONU en mal de reconnaissance sur la scène internationale. Mais qui s'est préoccupé réellement de Vincent&nbsp;?

François Lambert

Le patient Vincent Lambert a été éclipsé par l'"affaire Lambert". Chef de service du département d'anesthésie-réanimation à la Pitié-Salpêtrière, le professeur Louis Puybasset souligne que le cas de Vincent Lambert met en exergue les inconvénients de la réanimation à tout prix : "L'état végétatif n'existe pas dans la nature : il est lié au fait qu'on vous a empêché de mourir, qu'on vous a réanimé. C'est un choix médical qui varie fortement selon les pays : dans les pays nordiques, on préfère ne pas créer de patients végétatifs ; au sud, en Italie notamment, on préfère réanimer quel qu'en soit le prix."

Il s'exaspère aussi de la confusion volontairement entretenue par les parents de Vincent Lambert avec le cas des handicapés. "Un patient dans un état végétatif n'est pas un handicapé, corrige-t-il. Vincent Lambert n'a jamais été tétraplégique. Son problème, c'est qu'il ne peut plus entrer en relation avec les autres, ni avec le monde. C'est une pathologie de la conscience de soi qui n'est pas de même nature qu'un handicap moteur."

La virulence des débats fait oublier qu'un homme aujourd'hui incapable de parler s'était hier exprimé, selon ses proches, sur une vie dont il ne voulait pas. "Parce que Vincent Lambert a eu son accident jeune, il n'avait pas fait de directive écrite anticipée", conclut l'Association au droit pour mourir dans la dignité (ADMD). Comme la Société française d'accompagnement et de soins palliatifs (SFAP), elle réclame au gouvernement des campagnes d'information dignes de ce nom pour faire connaître ces textes. A en croire la SFAP, seuls 2% des Français ont précisé par écrit leurs souhaits concernant leur fin de vie.

                                                           ***

                                      Texte : Anne Brigaudeau

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