L'islam rigoriste commence à s'exporter dans les campagnes
Dans une note datée du 10 décembre 2014, que s’est procurée l’émission Secrets d’info de France Inter, les services de renseignement français soulignent que si "le développement de l’islam radical est régulièrement décrit dans les cités sensibles des grandes agglomérations", désormais "un autre phénomène, certes limité mais concernant plus spécifiquement des zones rurales, retient l’attention. En effet plusieurs départements ont observé l’installation en zone rurale de groupes de fidèles, essentiellement des convertis, adeptes d’un islam rigoriste".
Selon les services, "l’interprétation radicale de l’islam interdit en effet la vie en pays "mécréants" et préconise la "Hijra" vers des terres musulmanes. A défaut de pouvoir ou vouloir quitter le territoire national, la création, loin des villes, de communautés de vie peut constituer une alternative notamment pour les convertis".
Plusieurs villes et villages concernés
Dans le Cher, un groupe d’une vingtaine de musulmans radicaux, majoritairement des convertis, s’est installé à Châteauneuf -sur-Cher, une bourgade de 1.500 habitants. Proches du salafisme et qualifiée de "secte" par les autres musulmans du département, ces fidèles ont aménagé en 2009 une salle de prière dans une maison baptisée "Louange à Allah". Le groupe est guidé par un imam d’obédience "tabligh" qui a écrit un livre dans lequel il incite les fidèles à quitter la ville pour venir créer des villages musulmans. Il a également demandé à ce qu’il y ait une entrée et une sortie spéciale à l’école pour que les femmes musulmanes ne soient pas en contact avec les autres parents. Demande qui a été rejetée.
A Saint-Uze, commune de 2000 habitants dans la Drôme, les parents d’une famille de six enfants, qui se sont installés récemment, refusent de scolariser leurs filles au collège. Ces filles portent le voile et vivent sous la surveillance permanente du père. Quatre familles ont déménagé de Montpellier pour s’installer à Marvejol, 5.000 habitants, en Lozère. Là encore, aucun des enfants n’est scolarisé. La note s'inquiète d'ailleurs de cette "non scolarisation", tout en remarquant que ces rigoristes, qui vivent en quasi autarcie, ont peu de prise sur les musulmans locaux modérés et bien intégrés.
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