Cet article date de plus de sept ans.

Le décryptage éco. Ce que prépare le gouvernement sur la formation professionnelle

Après le Code du travail, le gouvernement veut sans tarder réformer la formation professionnelle. 

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet (L'Opinion)
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Un centre de formation professionnelle à Marcq-en Barœul (Nord). (MAXPPP)

C’est l’obsession du gouvernement : attaquer le chômage par tous les angles. On ne le dit jamais assez : le meilleur passeport pour avoir un job, c’est le diplôme. Et il y a un chiffre qui résume tout : 80 % des chômeurs n’ont pas le bac.

L’idée est donc de concentrer les moyens de la formation vers ceux qui en ont le plus besoin, c’est à dire les jeunes, les seniors peu qualifiés, mais aussi les "décrocheurs", ces moins de 25 ans qui sortent de l’école sans rien. D’ici la fin du quinquennat, le gouvernement promet de former deux millions de personnes au total.

C’est un enjeu d’avenir aussi pour ceux qui sont en poste, car avec la mondialisation, la révolution numérique, les métiers vont changer. Aujourd’hui, un travailleur sur deux a un niveau de diplôme qui ne correspond pas au job qu’il occupe.

Un changement radical d'approche

François Hollande avait lancé un plan de formations pour 500 000 chômeurs. Ce plan n’a pas donné les résultats espérés car il s’est fait dans l’urgence, les formations n’ont pas été toujours bien pensées, ni bien ciblées. Une étude de France Stratégie, organisme de réflexion rattaché à Matignon, montre combien les plans massifs de formation que l’on enchaine depuis 30 ans sont couteux et inefficaces. France Stratégie préconise de changer radicalement d'approche.

C’est ce qu’Emmanuel Macron compte faire. Il s’apprête à lancer une concertation avec les syndicats pour une loi début 2018. Comment compte-t-il procéder ? Il veut d’abord faire le ménage dans les organismes de formation et mettre plus de transparence dans un monde très opaque. Aujourd’hui, il y a des milliers de prestataires, pas toujours sérieux. Le gouvernement compte mettre en place des labels. Et, c’est la nouveauté, l’objectif sera de permettre aux salariés de commander directement leurs formations à des centres référencés. Enfin, il promet d’injecter 15 milliards d'euros sur cinq ans dans la formation professionnelle.

Le volet sécurité du marché du travail

Les résistances ne viendront pas de l’opinion. Car les Français ont envie de se former. Le problème viendra plutôt des intermédiaires. Les partenaires sociaux qui tirent une partie de leur financement de la formation n’ont pas intérêt à ce qu’on chamboule tout. Idem du côté des régions, qui sont pilotes dans la formation des chômeurs, et qui voudront garder des prérogatives.

Hors de question de renoncer à réformer par crainte de froisser tel ou tel, jure pourtant Edouard Philippe. Le Premier ministre sait qu’après les ordonnances, qui donnent plus de souplesse au marché du travail, il faut vite passer à la partie de sécurité et donner des droits aux salariés.

Le chiffre du jour. 40 millions d’entrée dans le monde pour des films français en 2017. Et nous sommes que début septembre. C’est le chiffre qui avait été réalisé sur l’ensemble de 2016, selon UniFrance. Signe que le cinéma français reprend des couleurs à l'étranger !

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