Colloque sur la Syrie à Paris : Ayrault s'indigne, Mariani défend "sa liberté de penser"
Le ministre français des Affaires étrangères s'est dit "indigné" mardi par la tenue d'un colloque sur la Syrie à Paris, en présence d'un représentant du régime de Damas, et à l'initiative notamment du député LR Thierry Mariani, qui défend "sa liberté de penser".
La tenue d'un colloque à Paris, au centre culturel russe, d'un colloque sur la Syrie, en présence du ministre-adjoint des Affaires étrangères syrien, Ayman Soussan, a provoqué une vive réaction de Jean-Marc Ayrault.
Après l'ignoble attaque chimique, des députés LR invitent un vice-ministre d'al Assad, à Paris, au centre culturel russe. Je suis indigné !
— Jean-Marc Ayrault (@jeanmarcayrault) 11 avril 2017
La réunion était organisée à l'initiative notamment du député Les Républicains, Thierry Mariani, qui a justifié l'invitation.
Une intention "assumée"
L'objectif affiché du colloque était de faire entendre une autre voix que celle du gouvernement. Autour de la table, des associations comme SOS Chrétiens d'Orient, des hommes politiques, des universitaires et des journalistes. Le député LR, Thierry Mariani, a assumé sa position sur la Syrie. "Je fais partie de ceux qui par moment se posent des questions. J'ai aussi ma liberté de penser et je pense que le gouvernement se trompe", déclare l'élu des Français de l'étranger. Le député, qui a rencontré trois fois Bachar al-Assad, estime que l'invitation au colloque d'Ayman Soussan ne constitue pas une voie de diplomatie parallèle. "Il a été invité il y a plus de deux mois et je fais partie de ceux qui souhaitent la victoire de l'armée syrienne en Syrie", a déclaré Thierry Mariani.
Le jour où l'armée syrienne gagnera, cela voudra dire que les terroristes ont été éliminés.
Thierry Mariani, député LR
À propos de l'attaque chimique présumée menée le 4 avril à Khan Cheikhoun, en Syrie, Thierry Mariani a estimé que "rien ne prouve, aujourd'hui, parce qu'il n'y a pas eu la moindre enquête, que le gouvernement syrien est associé à cela".
De son côté, Ayman Soussan a répondu la réaction indignée de Jean-Marc Ayrault sur sa venue. "Le méchant, c'est toujours l'État syrien", a répondu le vice-ministre syrien. "L'autre jour, Monsieur Ayrault s'est indigné de l'interférence russe dans la campagne électorale française. Et en même temps, il réclame le départ du chef de l'État dans notre pays... C'est une contradiction bien évidente", a déclaré Ayman Soussan.
Jean-Marc Ayrault n'a pas commenté la présence au colloque sur la Syrie de Gérard Bapt, le député socialiste très critiqué dans son camp pour une rencontre avec Bachar al-Assad en février 2015 sans l'aval du Quai d'Orsay.
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