: Vrai ou faux La légitime défense, une notion accaparée par l’extrême droite ?
Depuis bientôt 50 ans, l’extrême droite veut élargir le périmètre de la légitime défense. En 1977, une affaire judiciaire mettait en cause Roger Marchaudon, un brigadier condamné pour avoir tiré six balles dans le dos d’un homme, après une tentative de hold-up dans un bureau de poste. Des comités de soutien au brigadier s’étaient alors créés, regroupés au sein de l’association "Légitime défense", qui réclame alors d’assouplir ce principe pour les policiers.
Une revendication qui se durcit
La riposte du policier ne devrait alors plus être proportionnelle à l’agression subie. L’association est à l’époque clairement soutenue par l’extrême droite, et "se revendique de 100 000 membres", rappelle Vanessa Codaccioni, professeure de sciences politiques à l’Université Paris 8 et autrice de La légitime défense (CNRS Éditions, 2018). En 1983, l’association a participé à l’organisation d’une manifestation à l’initiative d’un syndicat policier d’extrême droite, et à laquelle a participé Jean-Marie Le Pen.
Le Front national s’est ensuite accaparé le terme légitime défense, élargi au simple citoyens et ses militants, comme à Marseille (Bouches-du-Rhône) après le meurtre d’Ibrahim Ali, commis par trois colleurs d’affiches du Front national. Au fil des années, l’extrême droite étendra encore la notion de légitime défense pour les policiers, parlant même d’une présomption de légitime défense, une proposition présente dans le programme du FN puis du RN, depuis 2007. Les deux partis portent donc cette revendication depuis les années 70, et l’ont durci au fil des années.
Parmi Nos sources
Vanessa Codaccioni, Professeure au département de science politique à l’Université Paris 8, autrice de La légitime défense (CNRS Editions, 2018)
Encyclopédie politique française, Emmanuel Ratier, chapitre « Police et sécurité »
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