VRAI OU FAKE : la Russie se sert-elle de crématoriums mobiles en Ukraine ?
D'après plusieurs sources sans preuves et certains médias anglais, l'armée russe utiliserait des crématoriums mobiles pour brûler les corps des soldats et effacer les traces d'éventuels crimes de guerre. Est-ce vrai ?
Selon plusieurs officiels ukrainiens, l'armée russe utiliserait des crématoriums mobiles en Ukraine, pour brûler les corps des soldats russes morts au combat ou des preuves des potentiels crimes de guerre. "Vous savez qu'ils ont apporté des crématoriums avec eux ?", déclarait le président ukrainien Volodymyr Zelensky le 3 mars dernier. "Des crématoriums mobiles russes ont commencé à fonctionner à Marioupol. Les hauts dirigeants russes ont ordonné la destruction des preuves des crimes commis par leur armée", indiquait le conseil municipal de Marioupol sur Telegram le 6 avril. Mais est-ce vrai ? Plusieurs médias britanniques partagent une vidéo montrant un camion équipé d'un incinérateur. Ils affirment que les soldats russes en auraient apportés en Ukraine. Mais cette vidéo est en réalité issue d'une publicité datant de 2013 pour l'entreprise russe Turmalin, qui construit des incinérateurs pour brûler des déchets biologiques. Ces camions existent bien, mais cette vidéo ne prouve pas leur présence en Ukraine.
Des spéculations mais pas de preuves
Sur les réseaux sociaux, certains affirment pourtant que les autorités britanniques auraient confirmé cette information. Une information venant de médias anglais ayant publié des articles titrés : "La Russie déploie des crématoriums mobiles pour suivre ses troupes sur le champ de bataille". Ils font référence à une conférence de presse du ministre de la Défense britannique Ben Wallace, datant du 23 février, veille de l'invasion russe. "Nous nous attendons à voir des choses qu'ils ont déjà faites auparavant. Par exemple, ils ont utilisé des crématoriums mobiles", a-t-il déclaré. Il n'a donc pas confirmé que des crématoriums mobiles étaient utilisés par les Russes, mais qu'il s'attendait à en voir. Ce n'est pas la première fois qu'ils sont mentionnés par l'Ukraine. Pendant la guerre dans le Donbass en 2015, le chef de la sécurité ukrainienne, Valentyn Nalyvaichenko, évoquait déjà leur présence, encore une fois sans preuves ni images.
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