Vidéo Les 80 km/h ont-ils vraiment permis d'épargner 116 vies depuis juillet, comme l'assure Edouard Philippe ?
Ce matin, le Premier ministre a assuré que 116 vies ont été "épargnées par l’abaissement de la vitesse à 80km/h". D’où vient ce chiffre ? A l’Oeil du 20h, on a refait les calculs.
Le Premier ministre Edouard Philippe a défendu, lundi 28 janvier, l'abaissement de la vitesse à 80 km/h sur certains tronçons. Selon lui, cette mesure a sauvé 116 vies depuis le 1er juillet. Mais dit-il vrai ? Pour parvenir au résultat de "116 vies épargnées", l'observatoire de la sécurité routière a calculé la "différence entre le nombre de tués au cours du second semestre 2018 par rapport à la moyenne 2013 - 2017".
Problème, si l’on veut refaire ce calcul, il n’y a aucun chiffre disponible concernant les accidents qui ont eu lieu sur des tronçons limités à 80 km/h. Le délégué interministériel à la sécurité routière, Emmanuel Barbe le concède, il s’agit d’une évaluation à partir des accidents hors agglomération : "Nous sommes sur des estimations, mais qui sont suffisamment éloquentes pour pouvoir être indiquées avec précision".
Il faut attendre le printemps prochain
Des estimations basées sur des routes hors agglomération, dont 10% ne sont pourtant pas limitées à 80 km/h. En Bretagne par exemple, plus de 1 200 kilomètres de routes sont des 2x2 voies, la plupart du temps limitées à 110 km/h. Elles ont malgré tout été comptabilisées dans le bilan d’Edouard Philippe sur les vies sauvées par les 80 km/h. Mais l'observatoire national de la sécurité routière assure que le nombre d’accidents sur ces voies est constant depuis des années et ne change donc rien à son estimation.
La limitation de vitesse à 80 km/h a-t-elle sauvé précisément 116 vies l’an dernier ? Il faudra attendre le printemps prochain pour avoir les chiffres définitifs. Sauf qu’en politique, le printemps c’est loin.
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