Valérie Giscard d'Estaing : mai 1974, un président de la République moderne
En 1974, un président moderne se devait le soir de son élection de faire du neuf, alors, après la déclaration traditionnelle, il y avait eu déjà la touche Giscard.
La campagne avait été fulgurante, un style jamais vu en France. La famille Giscard d'Estaing mise à contribution pour coller les affiches ou organiser des conférences de presse. A la tribune, devant les micros, VGE a le don de trouver l'expression qui va marquer les esprits.
Je voudrais regarder la France au fond des yeux.
Et dans le fameux duel face à François Mitterrand, ce talent devient l'arme fatale.
Vous n'avez pas le monopole du coeur, vous ne l'avez pas. J'ai un coeur comme le vôtre qui bat à sa cadence et qui est le mien.
Giscard devient à 48 ans le président le plus jeune de la Ve République et à ses débuts le plus réformateur. Il instaure la majorité à 18 ans, le divorce par consentement mutuel et la loi sur l'avortement portée par Simone Veil.
Il y avait quelque chose d'irrésistible dans son ascension. On a vraiment eu l'impression d'un début éblouissant. Et puis progressivement l'image s'est ternie. Il y a eu les chocs pétroliers pendant le septennat, la montée de la gauche qui était presque inexorable au bout de 20 ans et surtout la division de la droite.
Le choc Giscard/Chirac, cette main qui se dérobe annonce 40 ans de relations tumultueuses. Et puis, le style. Giscard au coin du feu, le Président et son épouse pour les voeux du Nouvel An. Elle a fini par ne plus séduire les Français. La crise économique a fait le reste, Valéry Giscard d'Estaing est battu, mais la formule giscardienne passe à la postérité. Ce n'était en effet qu'un au revoir. Membre de l'Académie française, VGE n'a jamais quitté la scène. Sans doute espère-t-il que le bilan de son septennat soit mieux regardé par les Français.
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