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Ukraine : sur les barricades de Kiev

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Article rédigé par franceinfo
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Viktor lanoukovitch, le président ukrainien, se dit prêt à organiser des élections anticipées. Il déclare qu'il n'ordonnera pas le recours à la force contre les manifestants, qui campent depuis plus de 2 mois à Kiev. Toute une vie s'est organisée dans la rue. Des salariés prennent des congés pour assurer les tours de garde, ou des cantines improvisées qui servent à manger. La vie cachée des barricades.

Leurs cris à la gloire de l'Ukraine rythment les journées de la place Maïdan. Comme le bruit de leurs pas sur le sol gelé. Une armée de combattants munie de bâtons, de boucliers de fortune. Ces hommes n'étaient pas destinés à prendre les armes, ce sont de simples citoyens qui se qualifient de révolutionnaires. Au coeur de Kiev, malgré les températures qui frôlent les moins 20 degrés, ils tiennent ces barricades. Des sacs de glace, de la ferraille, des pneus. Pour entrer dans ce camp retranché, il faut passer une première porte, surveillée par Iouri.

J'ai pris des jours de repos pour mener le combat. Je suis prêt à tout.

La première ligne : face-à-face direct avec les CRS ukrainiens. Ceux qui sont là sont prêts à l'affrontement. Aux côtés de certains extrémistes, il y a Oleg, le boulanger.

J'observe des positions adverses, s'ils sont prêts à attaquer, s'ils ont l'air fatigué. J'en ai vu un qui crachait du sang, c'est un signe.

Stanislas est professeur d'économie. Entre deux cours, il s'occupe de l'arrière de la barricade. La cantine numéro 9, il a fait venir des marmites géantes. Il gère les 3.000 repas servis par jour aux manifestants.

On fait les plats typiques, on a des réserves pour tenir jusqu'à l'été. Cette odeur alléchante motive nos révolutionnaires.

Avec ses compagnons de lutte ouvriers, cet homme de la classe supérieure partage le même ras-Ie-bol.

J'ai un bon travail mais dans ce pays 95 % des gens n'arrivent pas à joindre les deux bouts. Le système corrompu privilégie les gens proches du pouvoir.

Une ville dans la ville. Où même les prêtres viennent célébrer la messe chaque jour. Dans l'espoir, vain jusqu'à présent, de ramener la paix entre deux camps, aussi déterminé l'un que l'autre.

Ce soir la température va descendre jusqu'à moins 25 degrés, ces manifestants resteront là. Ils sont prêts à un combat de longue durée.

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