Ukraine : affrontements à Kharkov
Elles pourraient faire mouvement vers le nord-est de l'Ukraine, à Kharkov, par exemple, où des affrontements ont fait une centaine de blessés, samedi. Sur place, la population souhaite majoritairement une intervention des troupes russes.
Kharkov, deuxième ville d'Ukraine, à 600 km de la capitale. Loin des yeux, loin du coeur. Ici, la statue de Lénine est encore debout, bien fière. Les habitants ont organisé un camp de fortune, pour protéger ce morceau de leur patrimoine.
Lénine, c'est notre culture. On a vécu 70 ans en Union soviétique. On protège notre mémoire.
Ici, comme dans tout l'est de l'Ukraine, on parle russe, on vit russe, et le nouveau pouvoir révolutionnaire de Kiev est perçu comme une menace, rien d'autre.
Des le premier jour de ce gouvernement, ils ont provoqué les russophones à Kiev. Ils ont fait annuler la loi qui protégeait notre langue. C'est une décision contre tout l'est de l'Ukraine.
Toute la journée, les gens se succèdent pour apporter leur soutien aux volontaires du camp retranché: un peu d'argent pour certains, une ration de nourriture pour les autres.
On va vous en apporter tous les jours. Tenez bon. On va gagner.
Aussi bien dans le décor que dans le discours des gens à Kharkov, on est plus proche de la Russie que de l'Ukraine révolutionnaire. Si on n'appelle pas encore l'armée russe au secours, tout est fait pour empêcher l'installation du nouveau pouvoir ukrainien, par tous les moyens. Samedi dernier, Kharkov a été l'objet d'affrontements parfois violents: le gouvernorat a été pris d'assaut par des manifestants pro-russes en furie, qui expulsent des partisans avant de hisser le drapeau russe en haut du bâtiment. Deux jours plus tard, les policiers sont déployés massivement pour protéger les lieux: un bâtiment vide, abandonné par toute forme d'autorité politique.
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