Tulle : dans le fief de François Hollande

Faire le vide est un long apprentissage. d'un lieu symbolique pour le chef de l'Etat : Tulle, son fief. Régulièrement, vous le savez, nous allons à la rencontre des Français. François Hollande fêtera demain son premier anniversaire a l'Elysee. Nous avons voulu connaître le ressenti des habitants.

Pas toujours facile de suivre le fil politique de la Corrèze. La même ville de Tulle peut encenser Chirac en 1995, plébisciter Hollande en 2012 et jouer les amnésiques un an plus tard.

Vous avez voté Hollande.

C'est secret. On ne dit pas à tout le monde pour qui on a voté.

Xavier, le vétérinaire de campagne, n'a pas le même problème. Le 6 mai dernier, il a voté pour Nicolas Sarkozy.

Pour moi, homme de droite, je m'inquiète de toutes ces valeurs qu'on voit bafouer, de la façon dont on traite l’Allemagne, J'ai très peur que ça explose.

Ce qui inquiète Jean-Pierre et son fils Sylvain, c'est la santé de leur taureau, en pleine période de saillie.

Le problème est là. Il a un bel oedème. C'est un handicap.

L‘élevage est dans la famille depuis près d'un siècle. Ces dernières années, les difficultés s'accumulent.

Comment va la Corrèze depuis que le Président est corrézien.

C'est toujours pareil. C'est pas pire, mais c'est pas mieux. Si un jour il faut partir, ça ne sera pas avec plaisir, mais on le fera.

On n'a pas monté tout ça pour faire faillite.

C'est une tristesse d'autant plus palpable qu'il y avait un immense espoir derrière François Hollande.

Il connaît les problèmes, il a été député. Il connaît presque toutes les communes de la Corrèze. Ca ne fait qu'un an qu'il y est. Il faut garder espoir. Tous les ans, il va être entamé l'espoir.

Entre désillusion et désenchantement, à "La Montagne", la rédaction hésite sur la une du 6 mai 2013.

Ce ne sera pas la joie et l'allégresse visiblement.

Non, mais ça ne sera pas l'abattement non plus. Il y a quand même un bout de confiance et le temps pour avancer. Il est élu pour 5 ans.

Alain connaît bien le Président. Depuis 20 ans, il a suivi toute son ascension corrèzienne.

On ne s'était pas fait d'immenses illusions. C'est un travail au long cours. C'est un homme normal, pas un faiseur de miracles. A lui de prouver que ce sera un grand président, qu'il saura se mettre a la hauteur des circonstances, comme avec le Mali.

Drôle de printemps pour la gauche en Corrèze, où le chômage a augmenté de plus 10% en un an. De quoi gâcher la Fête du travail de Dominique, l'ancienne adjointe de François.

A Tulle, on a beaucoup d'estime et d'amitié pour lui. On est tout autant désabusés qu'ailleurs. C'était très agréable de travailler avec lui, mais on était sur des problématiques locales. Il n'a pris la mesure de ce que le changement imposait de changement de politique.