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Travailleurs le dimanche : choix ou contrainte ?

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Article rédigé par franceinfo
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Dans le commerce comme dans les services publics, des centaines de milliers de Français travaillent le dimanche. Est-ce un choix ou une contrainte ? Voici deux cas, très concrets.

Comme tous les dimanches matins, Fabien Wisnewski partage un café avec sa femme avant de partir travailler. Tous les dimanches, il est vendeur dans un magasin de bricolage.

La contrainte, elle l'a toute la semaine. Il y a des jours où on n'a pas envie de travailler. Ça ne nous dérange pas.

Pas une contrainte mais la vie de famille s'en ressent parfois.

Quand on va chez ta soeur. On n'y va jamais. Dans sa famille, on se retrouve toujours le dimanche. Pour toi, c'est plus compliqué que pour moi.

Il part à 9h, il apprécie d'être payé double le dimanche.

Le dimanche, c'est très intéressant. On m'enlève mes dimanches, on m'enlève quasiment mon salaire. Cela compliquerait beaucoup de choses.

Ces quatre dimanches par mois représentent la moitié de son salaire. Grâce à ce rythme, il s'est mis à temps partiel, travaille 3 jours par semaine pour s'occuper des enfants. Un emploi du temps qu'il peut changer quand il le souhaite.

Je reprendrais un rythme avec moins de dimanche travaillé pour avoir une journée en famille par semaine, encore que la contrainte aujourd'hui n'est pas là.

Un rythme choisi pour cette famille mais qui est subi par Nezhatou Saidi, salariée d'une boutique de prêt-à-porter. Elle a accepté il y a 9 ans lors de son embauche en CDI de travailler deux dimanches par mois. Son employeur aurait fait pression pour qu'elle soit présente tous les dimanches.

On n'avait pas le choix sinon c'était la porte.

On vous l'a dit.

On le fait comprendre. On exerce sur vous des pressions : refus de congés, refus des jours de repos exceptionnels, des repos non consécutifs.

De peur de perdre son emploi, elle a accepté de travailler quatre dimanches par mois, payés au prix de deux soit 130 euros de plus par mois. Elle tiendra 8 ans.

Je ne voyais plus ma famille ni mes amis. J'étais décalée jusqu'à être isolée, puis en burn out total. Dépression, arrêt maladie, traitement, je me suis rendu compte de ce qui se passait. Avant, j'étais conditionnée.

Elle travaille toujours pour le même employeur mais plus le dimanche. Son affaire doit être jugée aux prud'hommes. Fabien Wisnewski, lui, a manifesté en faveur du travail dominical.

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