Travail au noir : de plus en plus fréquent
D. Pujadas : Notre enquête maintenant sur la poussée du travail Uavaüau travail au noir en France. Difficile d'établir des statistiques, mais beaucoup d'éléments indiquent que depuis 2 ou 3 ans, le travail non déclaré a nettement progressé. Bricolage, soutien scolaire, les échanges de la main à la main seraient beaucoup plus fréquents.
Argent liquide, emplois dissimulés, rémunération sous Ié manteau, le travail au noir en France représente 200 milliards d'euros chaque année.
Franchement, je l'ai fait une ou deux fois.
Cela nous est déjà arrivé une fois, pour une femme de ménage.
J'ai demandé à quelqu'un de travailler et je l'ai payé sans.
Une pratique facilement assumée mais qui a aussi une face cachée. Sur ce parking en région parisienne, une quarantaine d'hommes attendent qu'un employeur vienne les embaucher. Certains patrons choisissent en toute illégalité des travailleurs. Nous avons suivi l'un de ces employeurs. Ce jour-là, il a fait affaire avec un ouvrier pour ce chantier.
Vous déclarez combien de salariés.
Selon cet économiste, le travail au noir serait même en progression.
C'est un effet mécanique dans un contexte de crise. A partir du moment où les gens ne trouvent pas de job, ils sont prêts à accepter des emplois non déclarés. Et la pression fiscale est plus forte qu'il y a 5 ans.
Dans le bâtiment, la restauration ou les services à la personne, le chiffre est difficile à vérifier, mais la moitié des nounous seraient employées au noir. Equipé d'une caméra cachée, nous donnons rendez-vous à l'une d'elles.
Des employés exposés, précaires. Mais pas seulement. Il y a aussi ceux qui profitent de cette situation.
A la fin du mois, il y a des enveloppes avec deux ou trois fois cela.
Cet homme reçoit son salaire mensuel en petites coupures. Il est moniteur d'auto-école et travaille au noir. Il est doublement hors la loi. Il échappe au fisc et il a le statut d'un chômeur.
Autant d'argent qui ne rentre pas dans les caisses de l'Etat. C'est PURSAFF qui est chargée de lutter contre la fraude, par des inspections surprises comme dans ce garage à Toulouse. Il y a chaque année plus de 150.000 contrôles en France. Les employeurs encourent 45.000 euros d'amende et 3 ans de prison pour travail dissimulé.
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