Tour de France 2022 : Magnus Cort Nielsen s'adjuge la dixième étape à la photo-finish, Tadej Pogacar sauve son maillot jaune
Le Danois de l'équipe EF Education-EasyPost a coiffé Nick Schultz (Team BikeExchange) au sprint, mardi à Megève,ape de sa carrière sur le Tour de France. pour remporter la deuxième ét
Les cuisses ont chauffé jusqu'au bout. Dans un sprint particulièrement long jugé à l'altiport de Megève, Magnus Cort Nielsen s'est arraché pour remporter, mardi 12 juillet, la dixième étape du Tour de France 2022. Dans un ultime effort trahi par un rictus de douleur, le Danois de l'équipe EF Education-EasyPost a coiffé sur la ligne et à la photo-finish l'Australien Nick Schultz (Team BikeExchange), pour signer sa deuxième victoire en carrière sur la Grande Boucle.
Luis Léon Sanchez (Bahrain-Victorious) prend la troisième place alors que Tadej Pogacar (UAE Team Emirates), arrivé près de neuf minutes plus tard avec le groupe des favoris, a sauvé son maillot jaune pour onze secondes.
Affaibli par l'absence de son lieutenant George Bennett, testé positif au Covid-19 mardi matin, et par la mauvaise journée de Marc Hirschi et Marc Soler, le Slovène a longtemps cru être dépossédé de sa tunique jaune par Lennard Kämna (Bora-hansgrohe). Mais le double tenant du titre a réglé le sprint du peloton, près de neuf minutes après le passage du vainqueur, tout en profitant des tergiversations de Kämna. "Même quand il veut le lâcher, il n'y arrive pas", rigolait à l'arrivée Romain Bardet, qui a perdu une place au classement général (désormais 7e).
Focalisé sur la victoire d'étape, l'Allemand Lennard Kämna a finalement perdu pour onze secondes l'occasion unique de revêtir pour la première fois de sa carrière le maillot jaune. Le symbole aurait été beau sur les lieux de sa première victoire professionnelle lors de la quatrième étape du Critérium du Dauphiné 2020.
Huitième victoire sur un grand tour
Après avoir enflammé le Danemark grâce au maillot à pois de meilleur grimpeur qu'il a porté pendant sept jours, Magnus Cort Nielsen a, lui, confirmé qu'il n'était pas qu'un simple baroudeur. Il est un cycliste costaud comme le prouvent ses huit victoires d'étape sur un grand tour. C'est son deuxième succès sur le Tour de France, après Carcassonne, en 2018, sous les couleurs d'Astana.
Pour espérer lever les bras lors de cette première étape alpestre, il fallait figurer sans aucun doute dans l'échappée. Cette dernière a mis 60 kilomètres à se former après un départ réel retardé de trois kilomètres à cause d'un problème de chaussure pour Benjamin Thomas (Cofidis). Le Français figurait d'ailleurs dans le groupe de 25 coureurs validé par le peloton qui venait d'avaler la première heure de course à vitesse grand V.
Magnus Cort Nielsen a ensuite profité du travail remarquable de son coéquipier Alberto Bettiol. Le vainqueur du Tour des Flandres 2019 s'est extirpé de l'échappée à 44 kilomètres du terme avant d'être interrompu soudainement neuf kilomètres plus tard. Neuf manifestants du mouvement militant "Dernière rénovation" ont bloqué le passage des coureurs en prenant possession de la route, rappelant l'opération coup de poing de cette même organisation lors du dernier Roland-Garros pour alerter sur la crise climatique. Alberto Bettiol a réussi à contourner le barrage au milieu des fumigènes avant que les commissaires de course ne neutralisent la course pendant douze minutes.
Des manifestants bloquent la route du Tour de France, la course est neutralisée pour l'instant. #TDF2022
— francetvsport (@francetvsport) July 12, 2022
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L'Italien a ensuite repris sa marche en avant. Il n'a été repris qu'à douze kilomètres de Megève, permettant à Magnus Cort Nielsen d'économiser ses coups de pédales. Une énergie bienvenue quand il a fallu revenir à plusieurs reprises sur les attaques incessantes dans le groupe de tête. "J'ai essayé de m'économiser un petit peu avant le sprint", confirmait-il au micro de France Télévisions.
"Rien de plus grand que de gagner sur le Tour"
Sous la flamme rouge, le coureur de 29 ans s'est glissé dans la roue de Benjamin Thomas pour revenir sur Nick Schultz, Matteo Jorgenson (Movistar), Dylan van Baarle (Ineos Grenadiers) et Luis Léon Sanchez (Bahrain-Victorious), qui pensaient se disputer la victoire à quatre.
C'était sans compter sur Magnus Cort Nielsen dont l'étape semblait taillée pour lui et qui n'a pas caché sa joie à l'issue de son exploit : "C'est énorme, je pense qu'il n'y a rien de plus grand que de gagner sur le Tour de France. J'espère que je vais être capable de le refaire."
La tâche ne sera en tout cas pas aisée ces prochains jours avec le copieux menu alpestre proposé mercredi 13 et jeudi 14 juillet. Deux journées qui devraient faire la part belle aux favoris et aux purs grimpeurs.
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