Tour de France 2022 : entre glissades et belles frayeurs, la pluie a joué les trouble-fêtes sur le contre-la-montre
Lors du contre-la-montre inaugural du Tour de France 2022, vendredi, les coureurs ont dû s’adapter à des conditions très humides alors qu’ils avaient reconnu le parcours sur des routes sèches, ce qui a donné lieu à plusieurs chutes.
Pari manqué pour les équipes qui avaient choisi de faire passer leurs leaders parmi les premiers coureurs à s'élancer sur le contre-la-montre inaugural du Tour de France, vendredi 1er juillet. Alors que la pluie était attendue plus tardivement, plusieurs favoris au classement général ont subi des averses, qui se sont ensuite calmées pour les derniers coureurs. L'exemple du Suisse Stefan Bissegger, qui avait une carte à jouer sur le contre-la montre et qui a chuté à deux reprises, a incité ses concurrents à ne pas prendre de risques.
"Malheureusement, j'ai vu les chutes de Stefan Bissegger à la télé avant de partir, puis je l'ai croisé et il m'a dit de faire gaffe, que c’était du savon. Et dans la tête, ça m'a bloqué un peu", racontait son compatriote Stefan Kung, 14e au final, après son arrivée.
Première chute sur le Tour de France ! #TDF2022
— francetvsport (@francetvsport) July 1, 2022
Considéré comme un outsider pour la victoire d'étape, Stefan Bissegger s'est fait piéger dans un virage.
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En revenant de la reconnaissance du parcours juste avant le départ, Peter Sagan remarquait déjà que les marquages au sol étaient devenus glissants à cause de la pluie, et qu'ils pourraient constituer des pièges pour les coureurs sur le contre-la-montre. Le triple champion du monde slovaque ne s'y est pas trompé. Le coureur suisse de l’équipe EF Education-EasyPost, qui faisait partie des principaux outsiders pour la victoire à Copenhague, a été le premier à en faire les frais.
Pourtant champion d’Europe de la discipline, Kung, le rouleur helvète de la Groupama-FDJ, aurait également pu partir à la faute : "Je ne savais pas où était la limite et à quel point je pouvais pousser. Normalement j'aime bien la pluie, l'année dernière j’avais gagné le chrono sous la pluie au Tour de Suisse, mais c'était chez moi, et, ici, je n'avais aucun repère parce qu'il faisait sec tous les jours avant le Tour".
Christophe Laporte rate une belle occasion
Leader de l’équipe DSM, le Français Romain Bardet a préféré assurer pour éviter la chute dès la première étape de la Grande Boucle : "Les trajectoires étaient vraiment différentes par rapport aux reconnaissances. Dans les virages je n'avais pas la bonne vitesse. J'allais trop doucement parce que je ne voulais pas prendre de risques. J'étais vraiment sur les disques aujourd’hui". Meilleur chrono au temps intermédiaire alors que la moitié des coureurs avaient effectué leur passage, Christophe Laporte a, quant à lui chuté, et voit un bon résultat lui filer sous le nez. "Je ne voulais pas prendre de risques, je pensais gérer à peu près la situation et à l’arrivée, au niveau du parc, je savais que ça glissait. L'équipe me l'avait dit, mais j'ai fait une erreur, j'ai pédalé un peu trop tôt et j'ai glissé", regrettait-il, le cuissard légèrement déchiré, à l'arrivée.
Parti dans des conditions un peu meilleures, alors que la pluie s’était calmée, le Belge Yves Lampaert l’a finalement emporté et était très étonné de compter cinq secondes d’avance sur le deuxième, Wout van Aert : "J'avais l’impression que mes virages étaient lents et je doutais toujours avant de les aborder, mais j'avais de la puissance en ligne droite et je voyais que j'avais cinq secondes d'avance, c’était énorme."
Son dauphin ne voulait pas trouver dans les intempéries une excuse pour avoir laissé filer ce maillot jaune sur les épaules d'un autre. "Maintenant, il ne pleut plus, mais les routes restent mouillées pour tout le monde, a expliqué Van Aert. Je ne sais pas s'il y a vraiment eu une différence, et je ne veux pas penser comme cela. Yves est un spécialiste du contre-la-montre et chapeau à lui". Très ému, Yves Lampaert portera donc le maillot jaune lors de la deuxième étape entre Roskilde et Nyborg, durant laquelle la pluie devrait céder sa place au vent, notamment sur le pont du Grand-Belt, long de 18 kilomètres.
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