Tour de France 2023 : la confirmation de Cofidis, l'hommage à Gino Mäder, des motos gênantes... Ce qu'on a aimé et moins aimé de la deuxième semaine
Après une première semaine conclue au sommet du puy-de-Dôme, les coureurs du Tour de France ont parcouru l'Hexagone d'ouest en est lors de la deuxième, pour arriver à Saint-Gervais Mont Blanc, dimanche 16 juillet. Conclue par un triptyque alpestre, cette semaine a vu Cofidis s'imposer une deuxième fois, les deux favoris se rendre à nouveau coup pour coup, et ce malgré une moto qui a gêné Tadej Pogacar, samedi. Voici ce qu'on a aimé et moins aimé de cette deuxième semaine.
On a aimé
Cofidis fait coup double
Si les équipes françaises déçoivent quelque peu depuis le début du Tour, pas aidées par le rythme très soutenu imposé par la Jumbo-Visma et UAE Team Emirates, Cofidis tire son épingle du jeu. L’équipe nordiste, qui avait déjà remporté sa première victoire d’étape sur la Grande Boucle depuis 2008 à Saint-Sébastien (Espagne) avec Victor Lafay, n’a cette fois-ci attendu que 10 jours pour goûter à nouveau à la joie de voir l’un de ses coureurs lever les bras sur la ligne d’arrivée. Ion Izagirre s’est imposé en solitaire à Belleville-en-Beaujolais sur la 12e étape, récompensant le panache de son équipe, qui place régulièrement un coureur à l’avant.
Un suspense haletant pour la victoire
Certes, sauf grande surprise, le maillot jaune ne va se disputer qu’entre deux coureurs, Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar. Mais la bataille entre les deux favoris est très serrée, bien plus que ne pouvait le laisser croire l’écart de 53 secondes pris par le Danois sur le Slovène au soir de la cinquième étape à Laruns. Depuis, Tadej Pogacar a placé des attaques tranchantes pour grappiller du temps et revenir à dix secondes de Jonas Vingegaard samedi soir, le plus faible écart entre les deux premiers à ce stade de la Grande Boucle depuis 14 ans. Dimanche, les deux leaders se sont neutralisés à Saint-Gervais.
L'hommage de Pello Bilbao à Gino Mäder
Quel plus bel hommage à un coéquipier décédé que de grimper sur le podium du Tour de France en lui dédiant une victoire d'étape ? Sur la dixième étape, Pello Bilbao (Bahrain-Victorious), vainqueur à Issoire, s'est transcendé pour honorer la mémoire de Gino Mäder. "Cette victoire est pour Gino. Je voulais faire quelque chose pour lui dans ce Tour", a déclaré le Basque. Ce soir-là, Pello Bilbao a apporté une grande contribution à la cagnotte qu'il a lancée, puisqu'il verse un euro à une association environnementale pour chaque coureur terminant derrière lui à chaque étape, et double la somme pour une victoire d'étape, comme l'avait fait Gino Mäder lors du Tour d'Espagne en 2021.
On a moins aimé
L'imbroglio de la moto qui pourrait coûter cher
C'est l'événement qui a marqué cette fin de deuxième semaine. Tout proche du sommet du col de Joux Plane samedi, théâtre du final de la 14e étape, Tadej Pogacar a été gêné dans son attaque par deux motos suiveuses. Le Slovène, qui avait bondi pour prendre les secondes de bonifications au sommet, a dû couper son effort.
Exclues pour l'étape du lendemain, les motos ont joué malgré elles un rôle important dans le scénario de la course, même si Tadej Pogacar a été beau joueur à l'arrivée. "Voilà, j'ai tiré une cartouche à blanc, c'est comme ça. On réessaiera plus tard", a-t-il réagi. Toujours est-il que ce fait de course pourrait avoir de lourdes conséquences dans une course "qui va se jouer à des secondes", selon le manager d'UAE-Emirates, Mauro Gianetti.
Un plateau de sprinteurs déplumé
Déjà que Jasper Philipsen laminait sans pitié tous les sprints de cette édition, il est désormais délesté de deux de ses principaux concurrents. Caleb Ewan, qui était monté deux fois sur le podium, a dû renoncer lors de la 13e étape alors que la haute montagne s'annonçait. Fabio Jakobsen, qui traînait sa peine depuis sa chute sur le circuit de Nogaro (4e étape), avait lui jeté l'éponge la veille, ne prenant pas le départ de la 12e étape. Déjà écrasant porteur du maillot vert (144 points d'avance sur son dauphin Mads Pedersen), Jasper Philipsen a toutes les cartes pour l'emmener pour la première fois à Paris sans grand suspense.
Le Grand Colombier, pétard mouillé
La première étape dans les Alpes, attendue après plusieurs étapes de transition, qui arrivait vendredi au sommet du Grand Colombier, avait tout pour lancer les grandes manœuvres : un public prêt à bondir, une chaleur étouffante et un superbe col qui serpente pour s'expliquer entre favoris. Il n'en a finalement rien été. Michal Kwiatkowski a bien fait un numéro en solitaire pendant 10 kilomètres, tuant rapidement tout suspense pour la victoire d'étape, les favoris n'ont quasiment pas bougé. Seul Tadej Pogacar a secoué le cocotier pour gratter quelques secondes à Jonas Vingegaard, mais même le Slovène a attendu les derniers hectomètres. En 2020, c'était déjà lui qui avait réglé un groupe de quelques coureurs au sprint, loin du feu d'artifice attendu.
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