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Tour de France 2023 : "11-30" et "55-39"... On vous explique comment fonctionnent les braquets des coureurs et à quoi ils correspondent

Enigmatique pour les non initiés, le braquet des coureurs est représenté par des chiffres, qui correspondent à un rapport entre les plateaux et les pignons.
Article rédigé par Théo Gicquel - De notre envoyé spécial
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Le développement du vélo est divisé en deux parties : les plateaux sur le pédalier à l'avant, et les pignons à l'arrière. Ici le vélo du coureur de TotalEnergies Anthony Turgis sur le Tour de France, le 5 juillet 2023. (THEO GICQUEL / FRANCEINFO: SPORT)

"Il est sur un 11-30 à l'arrière et un 55-39 à l'avant". Si vous suivez le Tour de France mais que vous n'êtes pas vous-même un cycliste chevronné, l'évocation de ces chiffres à l'antenne doit vous sembler à chaque fois obscure. Elle renvoie directement aux braquets des cyclistes. Mais qu'est-ce qu'un braquet et comment fonctionne-t-il ?

Au milieu du vélo, on trouve deux plateaux (un grand et un petit), qui sont positionnés au niveau du pédalier. De l'autre côté, des pignons, situés au milieu de la roue arrière. Chaque plateau et chaque pignon est composé de crans, appelés des dents, et chacun d'entre eux en compte un nombre unique.

Lorsque le coureur se place sur un plateau et sur un pignon, cela génère un rapport entre le nombre de dents présent sur chacun, et qui va correspondre au nombre de tours de roue effectué par tour de pédale

Pignons, grand plateau, petit plateau, chaîne, pédalier... Le schéma détaillé pour bien comprendre les braquets utilisés dans le cyclisme. (HENRI LAURIANO / FRANCEINFO: SPORT)

"Le braquet, c’est le développement d’un tour de pédale, combien tu vas parcourir en distance. Plus le plateau devant est grand, plus ta distance va être grande", explique l'ancien coureur Sandy Casar. "A l'inverse, plus ton pignon derrière est petit, plus ta distance parcourue est grande. Si tu mets un grand plateau et un petit pignon, en un tour de pédale, tu vas faire 5m ou 10m [en fonction du nombre de dents]. Si tu mets l’inverse, à chaque tour de pédale, tu vas faire moins de distance", développe celui qui est sur le Tour pilote des invités du partenaire Krys.

Les coureurs passent d'un petit braquet à un plus grand au fur et à mesure de l'étape et de ses difficultés. "C’est comme dans une voiture : tu ne vas pas démarrer en cinquième, tu démarres en première", illustre Sandy Casar.

A gauche, les pignons placés sur la roue arrière. Sur le pédalier, les vélos des coureurs sont équipés de deux plateaux. (THEO GICQUEL / FRANCEINFO: SPORT)

Pour mesurer le braquet, on en revient au nombre de dents présentes sur chaque plateau et chaque pignon. L'amplitude possible entre les deux plateaux peut aller de 39 dents, le plus facile, à 55 dents, le plus dur. Pour les pignons, où la difficulté est inversée, l'amplitude est de 11 dents, le plus dur, jusqu'à 30 dents (voire plus), le plus facile. Avant chaque étape, le coureur choisit l'amplitude qu'il souhaite sur son vélo.

Des braquets adaptés à chaque étape 

"Sur les pignons à l'arrière, si un coureur décide de mettre un '11-30' pour une étape, alors le plus petit pignon, en bas, aura 11 dents, et le plus grand, en haut, en aura 30. A l’avant sur le pédalier, s'il met un '55-39', le grand plateau aura 55 dents, et le petit 39", détaille Olivier Bouyer, mécanicien chez TotalEnergies. Pour cet exemple, on parlera alors de "11-30" (qui correspond à l'amplitude : de 11 à 30 dents) sur la partie arrière (les pignons), et de "55-39" sur la partie avant (les plateaux).

En course, se positionner sur un plateau de 55 et un pignon de 11 (55x11) permet donc de parcourir la plus grande distance en un coup de pédale, mais demande une force maximale au coureur. Alors qu'un plateau de 39 et un pignon de 30 (39x30) produira une plus courte distance, mais demandera aussi moins de force. "C’est comme pour les pyramides dans l’antiquité avec les poulies : tu tires moins fort, mais tu fais moins de distance", résume Sandy Casar. C'est ensuite au coureur d'ajuster la plateau et le pignon qu'il souhaite pour son effort.

Le vélo de rechange de Tadej Pogacar sur le Tour de France. (THEO GICQUEL / FRANCEINFO: SPORT)

C'est après discussions avec les anges gardiens de leurs montures que les coureurs font leur choix pour l'étape du lendemain. "On discute très, très souvent des braquets en fonction des étapes, soit la veille ou 2-3 jours avant. Pour la montagne, ils vont demander un braquet plus souple, et les étapes de sprint un braquet plus dur car ils savent que ça va rouler vite, s'il y a du vent de dos par exemple", conclut Olivier Boyer. 

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