Tempête Xynthia : le témoignage des victimes
Dans la nuit du 27 au 28 février 2010, 29 habitants de La Faute-sur-mer ont donc été noyés sous les flots. Sur place, le traumatisme est encore très fort, comme en témoignent les époux Berlemont. Cette nuit-là, ils se sont vus mourir avec leurs deux filles. Ils n'ont échappé au pire qu'en se réfugiant sur leur toit. Le souvenir de ces heures cauchemardesques est encore très présent.
Il est difficile pour Thierry de revenir ici, là où il a failli perdre la vie il y a 4 ans, avec sa famille. Cette digue devait les protéger de la mer. Pendant la tempête Xynthia, elle n'a servi à rien.
Elle a été submergée d'un mètre. Là, il y avait 300 ou 400 maisons.
Dans cette cuvette, 29 personnes sont mortes, noyées chez elles. Après le drame, l'Etat a racheté ces maisons puis démolies. Aujourd'hui, il ne reste qu'un terrain vague et des souvenirs.
On a perdu notre maison, mais aussi des amis, des souvenirs, nos repères On a perdu énormément de choses cette nuit-là.
Il avait raconté cette nuit, juste après la tempête. Comment, dans le noir, la famille a échappé de justesse à la noyade.
On a réussi juste à passer la tête et on a nagé. Je poussais les meubles et je tenais celle qui ne savait pas nager. Les filles étaient bonnes nageuses, on était groupés ensemble. On a grimpé sur le toit ensuite.
Ils sont restés dessus pendant 8 heures, en attendant les secours. La famille s'est réinstallée à une quinzaine de km, toujours au bord de la mer. Cette fois, il y a un étage et des ouvertures.
Là c'est le velux qu'on a installé juste après notre arrivée. On a vu qu'on pouvait monter facilement sur le toit.
Le traumatisme de Xynthia est toujours bien présent.
On y pense toujours, pas une journée sans y penser.
En l'espace d'un quart d'heure, on a tout perdu. Il faut se reconstruire, c'est très difficile psychologiquement.
Quatre après, Evelyne prend toujours des antidépresseurs. Elle souffre de problème de mémoire. Elle a tout perdu : sa maison, les photos des enfants.
Bien qu'on ne soit pas mort, quelque chose est resté là-bas. Ce n'est que du matériel, ma maison et autres. Non, je n'ai pas perdu que ça. J'ai perdu la vie. Je travaille, je mange, je dors mais je ne connais même pas mes voisins.
Tirer les leçons de ce qui s'est passé ce 28 février 2010 c'est tout ce qu'elle espère.
Il faut que cela serve d'exemple pour ailleurs. Il faut que les maires et l'Etat prennent leurs responsabilités pour mettre les citoyens hors danger. C'est trop grave ce qui s'est passé.
Sur les responsabilités du drame, les victimes de Xynthia attendent toujours des réponses pour enfin tourner la page.
De violents orages se sont abattus sur le Gard ce matin, notamment à Nîmes où il est tombé l'équivalent de trois semaines de pluie en trois heures.
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