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Syrie : le sort des 2 millions de chrétiens

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Article rédigé par franceinfo
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Question dans ce conflit : que deviennent les chrétiens ? lls sont 2 millions dans le pays. Un habitant sur 10. Et dans leur majorité, ils sont aux côtés du régime qui a souvent été leur protecteur.

Rocailleuse et escarpée, la vallée des chrétiens accueillait, avant la guerre, près de deux millions de pélerins chaque année. Mais l'accès au sommet du mont des Chérubins, à 2000 m d'altitude, ne se fait plus qu'entouré d'hommes armés. Des miliciens. Chrétiens, pour l'essentiel.

Les rebelles ont tenté d'entrer dans ce couvent pour nous agresser. Dans la vallée, ils ont détruit nos églises, brisé les statues de la Vierge, et ont menacé de nous obliger à quitter la Syrie. Car depuis 6 mois, la vallée est le théâtre de combats violents. Comme ceux que nous avions filmés à Maaloula, en septembre. Tirs.

Les trésors de cette cité qui parle encore l'araméen, la langue du Christ, avait alors souffert des échanges de tirs entre l'armée et les rebelles islamistes. Après être longtemps restés à l'écart du conflit, Iés chrétiens se battent désormais, en majorité, aux côtés des soldats de Bachar AI-Assad.

Il y a quelques mois, ces hommes étaient artisans ou avocats. Ils disent avoir pris les armes pour soulager l'armée syrienne et assurer la protection de Seidnaya, ville sacrée pour les chrétiens d'Orient.

Avec sa quarantaine d'églises et de couvents, la ville est un haut lieu du christianisme. "Le Vatican syrien". Chaque accès, barricadé, est équipé de caméras de vidéosurveillance. Les miliciens ont été armés par le régime, certains ont parfait leur formation militaire en Ftussie. Ils patrouillent 24 h sur 24 sur les chemins qui mènent à la ville.

Nos ennemis sont de l'autre côté de la vallée. lls font des incursions, multiplient les enlèvements. Quand on peut, on les abat.

De quoi, disent-ils, éviter aux habitants de fuir Seidnaya.

Je suis mulsulman et je vis avec les chrétiens, on vit en harmonie.

Cette ville, c'est chez nous, nous devons la défendre. Si on laisse Seidnaya, on sera obligés de quitter la Syrie.

Un ralliement de circonstance à Bachar AI-Assad, dont on ne trouve aucun portrait en ville. Mais devant l'influence grandissante des islamistes radicaux dans la rébellion, les chrétiens disent ne plus avoir d'autre choix, eux qui représentent toujours un habitant sur dix en Syrie.

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