Strasbourg : au Parlement

Ces élections européennes vont permettre d'élire 74 députés français qui vont siéger au Parlement européen. Il y a 751 élus venus des 28 pays de l'Union. A chaque session, c'est une vraie ville qui se constitue. Avec des interprètes, des assistants, un pressing, un salon de coiffure, une imprimerie.

Le Parlement de Strasbourg est une fabrique de lois européennes. 751 députés y votent des centaines de textes qui changeront notre quotidien. On connaît moins ses coulisses et son armada de 500 interprètes, dont la plupart maîtrisent 6 langues.

J'interprète du français, de l'anglais, de l'espagnol, du néerlandais et du polonais vers l'allemand. Après l'adhésion de la Croatie, nous avons 24 langues officielles. Donc 552 combinaisons linguistiques à couvrir.

Entre deux sessions, les eurodéputés préparent le vote suivant avec 2 ou 3 assistants.

Notre bureau, c'est 9 m2, on est 3, parfois 4. Il y a un lit par bureau. Au sein du Parlement européen, il y a aussi un coifffeur, un pressing, une agence de voyages. Pour qu'on puisse rester sur place pour travailler.

Les bureaux ont aussi une salle de bains. Le point névralgique, c'est l'imprimerie. Des tonnes de directives et d'amendements sortent jour et nuit. Des robots les acheminent vers l'Hémicycle, par un tunnel à 20 m sous la rivière qui passe au milieu du bâtiment. Les caméras sont braquées sur les eurodéputés. Mais dans leur ombre, un bataillon d'huissiers discrets. Ils doivent faciliter le travail des élus et veiller aux détails du protocole.

Sur le drapeau européen, les étoiles doivent avoir les jambes vers le bas. Cela signifie que l'Europe est sur ses deux jambes, souvent, il est mis dans ce sens-là, ce qui signifie qu'elle est sur la tête.

Des dizaines de corps de métier se mobilisent. Et lors des sessions, le Parlement devient une ville dans la ville.