Stations de ski : 75 000 travailleurs saisonniers
Merci Etienne. On va justement écouter quelques-uns des 75.000 saisonniers qui, le temps d'un hiver, se retrouvent cuisiniers, serveurs, moniteurs de ski ou standardistes. Reportage à Valmorel.
Ils ont l'air d'être en vacances, en réalité, pour ces deux collègues, c'est juste la pause déjeuner.
Quand vous regardez notre cadre de vie, c'est notre bureau, ça.
Maxime et Benjamin sont saisonniers dans cette station savoyarde qui attend 20.000 vacanciers. En coulisse, pisteurs, moniteurs, cuisiniers, ils sont un millier sur le pied de guerre. Angélique arrive de Normandie.
Les premiers jours, je me suis cassé plus d'une fois la figure car il y a plein de verglas. D'ailleurs, j'ai dû racheter des chaussures, Maintenant, c'est beaucoup mieux.
Elle a décroché un contrat de 4 mois dans cette supérette. Faute de trouver du travail près de chez elle, elle a foncé.
Je gagne le Smic et je suis logée, c'est un bon plan pour gagner des sous.
Retour au travail pour Maxime et Benjamin. Les deux amis ont quitté leur surf, ils sont skiman dans cette boutique de location.
Elle est comment, la neige.
Il a fait froid cette nuit, elle est bien légère.
Cet emploi, c'est pour eux un très bon moyen de ne pas trop s'éloigner de leur passion.
Je faisais des petits boulots et comme ce n'est pas ce qui paye le mieux, avec des horaires pas top, je ne pouvais plus beaucoup rider, du coup j'ai choisi de faire une formation pour avoir un vrai métier même si ce n'est que 4 mois.
Fin de la journée de travail, rendez-vous au foyer des saisonniers. 150 locataires pour 76 appartements et 3 machines a laver. C'est là que nous retrouvons Angélique. La laverie ici, c'est un peu le point rencontre.
Tu bosses où.
Je suis au "Sherpa". Et toi.
Je suis moniteur. Je suis un peu le seul ici d'ailleurs. Avant, tu étais où.
J'étais en Normandie, je bossais dans un camping, et avant j'étais à l'étranger.
Angélique, à bientôt, et au plaisir sur les pistes.
Bastien est l'un des plus anciens du foyer, c'est son 3e hiver ici. Le loyer n'est pas très cher, il y a trouvé son petit confort.
C'est un peu le camping, cette vie de saisonnier.
Oui mais ça ne me dérange pas. J'ai l'habitude de vivre dans des endroits un peu exigus mais ça fait un peu cocon. Je suis célibataire, je n'ai pas de souci. De temps en temps, quand j'ai une copine, ce n'est pas facile à vivre mais je suis à 100m du télésiège et ça me va très bien.
Moniteur de ski le jour, Bastien apprend le norvégien la nuit. A la fin de la saison, il partira travailler dans ce pays comme menuisier.
Depuis mes 16 ans je travaille dans le bâtiment, j'ai travaillé dans différentes entreprises, et en arrivant en Norvège, j'ai dit que j'avais de l'expérience en plâtrerie-peinture, en menuiserie, en charpente et j'ai trouvé du travail tout de suite.
Soirée moins studieuse à l'étage du dessus. Maxime et Benjamin sont logés par leur employeur, c'est donc coloc imposée le temps de la saison. Cette année, ils ont dû faire une place à un nouveau collègue.
Il y a deux chambres, donc la première, c'est pour le nouveau. Comme on ne le connaissait pas, on préférait qu'il soit tout seul. Et là, c'est la chambre à Benjamin et moi. C'est un peu en désordre, j'ai un peu honte.
Ce n'est pas trop compliqué de vivre à trois.
Plus ou moins, après on met de l'eau dans son vin et on essaie de faire avec les affinités. Avec Benji, on se connaît bien, et avec David, c'est une autre paire de manches, pour l'instant ça se passe bien.
Alors, on est combien? Quatre, voilà. Ça va être délicieux.
C'est un peu l'auberge espagnole, en fait.
Oui. Tous les saisonniers sont dans le même bâtiment donc on se voit tous.
Dernière soirée tardive, dans une semaine, ce sera la course pour tout le monde. Bastien, le moniteur de ski, sera sur les pistes 7 jours sur 7, quant à Angélique.
C'est facile.
Non, pas du tout.
. Elle profite encore de quelques congés pour apprendre à skier avant la grande ruée des vacanciers.
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