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Ysern: "Le choix d'être différents"

Le directeur général de la FFT, Gilbert Ysern, a justifié le choix du maintien de Roland-Garros sur les courts de la Porte-d'Auteuil par "le choix d'être différents. L'objet n'est pas de faire entrer des dizaines de milliers de spectateurs en plus. On a fait le choix de la qualité plutôt que la quantité". Mais il reconnait avoir "mis en scène une compétition" entre les quatre différents projets. "Mais ça n'a pas été fait que pour mettre la pression sur la ville".
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
Gilbert Ysern, directeur général de la FFT

- Comment qualifieriez-vous le choix de l'Assemblée générale de la FFT?
- "Il cultive notre différence. La solution de facilité aurait été de faire comme les autres. Tous les tournois du monde ont envie d'aller chercher des hectares. Nous on a fait le choix d'être différents. L'objet n'est pas de faire entrer des dizaines de milliers de spectateurs en plus. On a fait le choix de la qualité plutôt que de la quantité."

- N'est-ce pas prendre un grand risque?
- "N'oublions pas que la superficie du stade va augmenter de plus de 50% et que le tournoi, dans cinq ans, n'aura pas grand chose à voir avec les installations qu'on a aujourd'hui. On ne serait pas restés ici si on n'avait pas eu la possibilité d'avoir un toit sur le court Philippe Chatrier. On va pouvoir faire ce qu'on a envie de faire, tout en conservant l'identité forte du tournoi qui est extrêmement appréciée à l'étranger. Je pense que beaucoup de gens dans le monde sont soulagés par notre décision de rester fidèle à Paris."

- Est-ce que la question d'une délocalisation ne va pas se reposer dans dix ou quinze ans?
- "Je ne pense pas que les besoins du tournoi vont augmenter de manière spectaculaire dans les années qui viennent. On a eu dernièrement une forte croissance parce que les medias se sont énormément développés, tout comme l'entourage des joueurs. Il y a quinze ans, ils venaient seuls. Aujourd'hui, ils ont des coaches, un préparateur, un préparateur mental... Mais on n'imagine pas que chaque joueur aura 20 coaches à l'avenir, un pour la volée de revers, l'autre pour l'amortie et le troisième pour le service kické! On va arriver à une forme de plateau et le saut qu'on va faire devrait satisfaire les besoins d'un tournoi du Grand Chelem pendant longtemps."

- La menace d'une délocalisation n'a-t-elle pas surtout servi pour mettre la pression sur la mairie de Paris?
- "L'athlète se prépare mieux quand il prépare une compétition que quand il va courir seul... On a mis en scène une compétition, elle a été sincère, ils avaient tous envie de gagner. Dans ce contexte concurrentiel la mairie de Paris a sans doute été amenée à améliorer sa proposition. C'est de bonne guerre. Mais cela ne veut pas dire pour autant que tout ça n'a été fait que pour mettre la pression sur la ville. Il y a eu des périodes au cours de ses 18 derniers mois où on se sentait plus attirés par une délocalisation que par le maintien à Paris. Si Paris gagne aujourd'hui, c'est parce que c'est clairement le meilleur projet pour l'avenir de notre tournoi et de notre fédération."

- Quel est désormais le calendrier?
- "L'objectif c'est que le nouveau stade dans son entier soit livré pour 2016, sachant que des choses verront le jour dès 2014 et 2015. On espère commencer les travaux en fin d'année prochaine. La contrainte d'avoir le tournoi ralentit le planning des travaux. Mais on sait qu'on peut rénover entièrement le Central sans que ça gêne l'organisation de la quinzaine."

- Craignez-vous de probables recours en justice?
- "Ce n'est pas parce que les opposants à notre projet font beaucoup de bruit qu'il est mauvais. Il y a eu beaucoup de contre-vérités. On respecte l'opinion de tous mais notre projet ne contrevient à aucune loi, aucun règlement d'urbanisme. On est extrêmement confiants de pouvoir faire ce qu'on a prévu. On se sent très à l'aise avec ce projet."

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