La Russie élimine la France en quarts
La montagne était haute. La Russie, c'est l'équipe championne olympique en 2012 et victorieuse de la Ligue mondiale 2013, en battant à chaque fois l'ogre brésilien. Mais les Russes, ce sont surtout des géants physiques, à l'image de Muserski, qui culmine à 2.18m, Apalikov à 2.03m, ou encore Volvich à 2.13m. De la taille, de la puissance, de l'expérience et surtout d'énormes progrès accomplis en défense, cette formation a retrouvé de belles couleurs depuis plusieurs mois. De quoi lui donner l'ambition d'accrocher enfin à son palmarès l'Euro, ce qui n'est plus arrivé depuis l'éclatement de l'URSS en 1991.
Lyneel et Ngapeth intenables en attaque
C'est à cela que s'attaquait la France en quarts de finale à Gdansk. Auréolée d'un parcours de 1er tour immaculé, l'équipe de Laurent Tillie passait un premier set à constater l'écart qui la sépare des Russes. Il y avait bien quelques éclairs, comme ce premier contre à trois de Rouzier-Leroux-Lynel sur Pavlov qui replaçait les Bleus (qui jouaient en blanc) à -2 (14-12), ou ce contre de Rouzier sur Sivozhelez (15-14), et les nombreuses attaques gagnantes de Lyneel, intenable. Mais deux séries au service d'Apialikov et de Sivozhelez en fin de manche mettaient la réception tricolore au supplice. Les Français s'inclinaient (25-17), mais avec une autre dynamique.
Une diagonale de Lyneel (7-6), une attaque de Ngapeth sur les mains extérieures de Pavlov (8-6), les Français faisaient la différence. Les deux hommes poursuivaient leur efficacité offensive, alors que la Russie perdait de sa sérénité et de sa confiance. Et du haut de son mètre quatre-vingt-douze, Julien Lyneel se permettait de donner le tournis à la réception adverse, enchaînant quatre points (17-8). Après une nouvelle attaque aux 3m d'Earvin Ngapeth (23-16), Grebennikov sortait une énorme défense pour permettre à Lyneel d'offrir une première balle de set (24-17), ce que ne ratait pas Ngapeth, avec un block-out russe (25-17).
Sidibe en sauveur au 4e
Revenus à une manche partout avec un niveau très intéressant, les Français pouvaient y croire. Mais dans le troisième set, ils devaient courir après le score. Lyneel était contré pour la première fois de la rencontre (10-7 pour la Russie), et la France jouait à l'élastique pour recoller à (15-15), puis (17-17). Mais elle ne parvenait pas à passer devant. Revenus de (22-18) à (22-21), les hommes de Laurent Tillie finissaient par abandonner ce 3e set (25-22).
L'entraîneur français lançait alors Sidibe à la place de Rouzier, et il était rapidement récompensé. L'attaquant qui évolue en Slovénie enchaînait quatre points pour donner à la France un bel avantage (6-1). Mais les Russes rendaient la pareille sur un ace de Muserski (7-7). Puis ils passaient devant (12-11). Mais Mory Sidibe remettait cela à deux reprises coup sur coup pour égaliser (14-14). Mais les 2.18m de Muserski refaisaient la différence (17-14), avant que Sidibe et Lyneel ne s'accrochent (17-16), et que Le Goff n'égalise (17-17). Un mordu sur la ligne des 3m, une attaque dans la mire, la Russie capitalisait sur des petites erreurs tricolores (21-18). Et sur une réception heureuse, la Russie l'emportait (25-21), et gagnait son ticket pour les demi-finales.
Le rêve prend fin
"A force de recevoir des ballons aussi lourds pendant presque deux heures, on en arrive à céder", expliquait Benjamin Toniutti, le capitaine. "Ils nous ont dominés au service, qui a été la clef du match. Aujourd’hui, les Russes étaient plus forts. Mais cette équipe est actuellement la meilleure du monde." Pour Laurent Tillie, l'expérience est très positive: "Depuis le début du tournoi, nous étions tous comme dans un rêve. On aurait aimé continuer à rêver. Nous avons joué avec nos forces et nos faiblesses, avec une grande combativité. Il nous a manqué une plus grande présence au block. Mais nous avons donné 150%."
Après avoir vaincu le Brésil en Ligue mondiale cet été, les Français ont fait trembler les Russes. Mais ils s'arrêtent là, avec une 5e place qui valide leur ticket pour le prochain Euro en poche. Et Laurent Tillie a une très belle base pour viser les Jeux Olympiques de 2016, une épreuve à laquelle ils n'ont participé que trois fois dans leur histoire (1988, 1992, 2004).
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