L'équipe de volley chinoise veut rejoindre le championnat de France : "Une chance exceptionnelle", selon le président de la Ligue
La sélection nationale chinoise souhaite participer aux deux prochaines saisons de la Ligue A de volley-ball française afin de se préparer aux JO de Paris 2024. Le projet, qui devrait garantir des retombées financières, est "bien avancé", assure Yves Bouget, président de la Ligue nationale de volley (LNV).
Imaginez que les États-Unis deviennent le 21e club de ligue 1 de football aux côtés du PSG ou de l'OM. Cela paraît inimaginable ? Et pourtant, c'est ce qui pourrait arriver dans le championnat français de volley-ball. La sélection chinoise souhaite rejoindre la Ligue A pour les deux prochaines saisons afin de se préparer aux Jeux olympiques de Paris 2024. La Ligue nationale de volley (LNV) confirme un projet "bien avancé" mais loin d'être finalisé.
La saison prochaine on pourrait donc voir une affiche Tours-Chine ou Nice-Chine dans le championnat de volley masculin. Une équipe nationale parmi les 14 clubs de en compétition : "C'est vrai que c'est un peu iconoclaste", reconnaît le président de la LNV. "Mais c'est une chance exceptionnelle, martèle Yves Bouget. Un coup de booster économique phénoménal." Une forme de reconnaissance pour l'excellence sportive française.
Une contrepartie financière
Il y a aussi un enjeu médiatique : le championnat français, jusqu'à présent diffusé sur la plateforme en ligne de la Ligue, pourrait potentiellement être diffusé en direct sur CCTV, la télévision publique chinoise et son milliard de téléspectateurs. Ce qui impliquerait d'ailleurs de décaler certains matchs de la selection pour correspondre au prime time à Pékin. Et puis, la LNV ne s'en cache pas, "il y aurait une contrepartie financière" qui permettrait de renforcer les clubs. Le montant restera secret, indique la Ligue à franceinfo. Yves Bouget dément la somme de 1,3 million qui a été avancée.
De son côté, la selection chinoise, qui pointe actuellement au 17e rang mondial, a tout intérêt à se rapprocher des meilleurs pour progresser vite avant les Jeux de Paris. Or les meilleurs, ce sont les volleyeurs français, champions olympiques en titre. Les volleyeurs chinois devraient quand même se plier à certaines contraintes : leur équipe ne pourrait pas être championne de Ligue A, ni descendre en division inférieure mais chaque match joué compterait dans le classement.
Bordeaux hôte du club ?
Que du positif donc, insistent les dirigeants qui précisent que certaines limites sont dores et déjà posées. Reste à savoir dans quelle salle, dans quelle ville sera basée l'équipe chinoise. Selon les informations de franceinfo, la piste parisienne a été évoquée mais la salle Charp, au sein du stade Charlety, ne compte que 1400 places, c'est trop peu. Il faudrait donc trouver une grande ville avec une belle salle, un Palais des Sports par exemple mais qui n'héberge pas encore de club de ligue A de volley-ball. Bordeaux, par exemple, pourrait être une piste."Les candidats sont nombreux et ont compris leur intérêt", assure Yves Bouget.
Et puis même si les deux parties sont d'accord, la LNV doit d'abord s'assurer que l'arrivée de l'équipe nationale dans le championnat français est juridiquement possible. Cette situation inédite nécessitera probablement de changer les statuts ou au moins le règlement. Il faudra ensuite saisir le ministère des Sports, probablement la semaine prochaine afin qu'il rende son avis. Un avis qui n'est pas contragnant légalement mais que la Ligue nationale de volley a plutôt intérêt à suivre. Pour l'instant, le ministère assure ne pas s'être positionné sur le dossier.
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