L’équipe de France face à l’Everest russe au Tournoi de qualification olympique
Du temps de l’URSS, les titres tombaient comme les feuilles à l’automne. Trois titres olympiques (1964, 1968, 1980), deux de vice-champions olympiques (1976, 1988), six sacres mondiaux (1949, 1952, 1960, 192, 1978, 1982) et une série ininterrompue de couronnes européennes entre 1967 et 1987. Le mur de Berlin est tombé, les temps ont changé, mais la Russie demeure une référence dans le monde du volley. Sur les podiums olympiques depuis Sydney en 2000 avec une victoire en 2012, victorieuse de la Ligue mondiale 2011 et 2013, et du championnat d’Europe 2013, elle impressionne. "Sur le plan physique, on ne pourra pas lutter", avertir Arnaud Josserand, l’adjoint de Laurent Tillie en équipe de France. "Ils ont des physiques hors norme." C'est pour cela qu'elle fait figure d'épouvantail dans ce TQO, qui ne délivre qu'une place pour Rio.
Le physique russe face à la résistance française
Même si la vedette Dmitry Muserskiy est absente avec ses 2.18m, les Russes sont grands partout. "Même sans lui, cela reste une équipe impressionnante", souligne le technicien tricolore. Ils présentent deux pointus à plus de 2m : Mikhailov (2.02m), Bakun (2.04m). Côté français, Antonin Rouzier, MVP du dernier Euro, culmine à 2.01m et Mory Sidibé à 1.93m. Chez les centraux, Volvich (2.08m), Scherbinin (2.05m), Aschev (2.02m) seront opposés à Kevin Le Roux (2.09m), Nicolas Le Goff (2.06m), Franck Lafitte (2.03m) et Jonas Aguenier (2.02m). Au poste de receptionneur-attaquant, Kevin Tillie (2m) est le plus grand, alors que c’est Kliuka avec ses 2.03m qui domine côté russe. "Ils s’appuient énormément sur le service, le block et l’attaque", souligne Arnaud Josserand. "On devra développer notre jeu habituel, avec une bonne réception et une grosse défense. Il faudra les forcer à attaquer une fois de plus. Et notre jeu de contre-attaque est atypique. On devra se montrer patients. S’ils ont de grands gabarits, ils sont aussi un peu moins rapides." La réception avec le meilleur libéro du monde, Jenia Grebennikov, et la passe de Benjamin Toniutti pour gagner du temps, voilà deux joueurs clés pour cette rencontre. La dernière fois que les deux équipes se sont jouées, c’était à l’Euro-2013, en quarts de finale, et la Russie l’avait emporté (3-1). "C’est la seule équipe qu’on n’a pas battu en match officiel", souligne-t-il. Cette Team Yavbou aimerait bien accrocher ce nouveau scalp après les USA, le Brésil, l’Italie, la Serbie…
Une dynamique récente favorable aux Français
Pour y parvenir, elle peut d’abord compter sur sa dynamique, faite de ses deux conquêtes de 2015 (Ligue mondiale et Euro), que la défaite (3-0) contre la Belgique, en amical mardi dernier à Tours, n’a pas remise en cause. "Ce n’était pas un très bon indicateur de notre niveau de jeu", analyse Arnaud Josserand. "Les joueurs étaient fatigués, émoussés, et comme Antonin Rouzier l’a dit après le match : ‘Quand on arrive les mains dans les poches...’ Il y a eu un manque de concentration, de lucidité, beaucoup de fautes…" Ce non-match face à une formation qui se trouve dans l’autre poule de ce TQO a peut-être servi, d'autant que le lendemain, les deux équipes se sont retrouvées pour un score de (2-2) beaucoup plus probant côté tricolore : "C’est peut-être un mal pour un bien. Cela nous a permis de dire à tout le monde attention : quand on ne joue pas à 100%, on peut prendre cher. Et dans ce TQO, ce sont les meilleures équipes européennes, et donc presque du monde, qui sont là. On a donc remis de l’exigence, de la concentration, tous les ingrédients qui sont à l’origine d’une performance. Les entraînements suivants ont été de qualité. Avec de la concentration, une bonne attitude, ce n’est pas un gage de réussite mais cela nous met à l’abri de pas mal de désillusions."
Vidéo: Deux mois dans le sillage de Laurent Tillie avant le TQO
L’autre motif d’espoir, c’est la Russie elle-même. Après la dernière place de son groupe en Ligue mondiale, la Fédération a rappelé Vladimir Alekno, qui avait mené l’équipe à l’or olympique. Il a rappelé des anciens, a fait beaucoup de changements pour remettre le collectif dans le bon sens. "C’est une équipe en renouvellement", suggère Josserand. "Ils ont traversé une mauvaise passe après avoir tout gagné pendant deux ou trois ans, mais ça ne va pas durer", prévient Earvin Ngapeth. Cela n'enlève donc pas l'étiquette de favori aux Russes, même si à l’Euro en octobre dernier, elle a été éliminée par l’Italie en quarts. "De toute façon, le grand principe de Laurent (Tillie), c’est à chaque match, c’est du 50-50. Cela le sera encore plus contre les Russes. Une défaite ne nous condamnerait pas, mais il vaut mieux commencer par une victoire. Dans ce groupe, une équipe peut avoir trois victoires et les trois autres une seule. C’est un cas de figure qui peut arriver", souligne Arnaud Josserand. Que la France soit dans la position du leader ne les dérangerait pas. Les Bleus y pensent mais n’en parlent pas… Car ces JO de Rio, ils y pensent depuis trois ans.
Vidéo: La Team Yavbou se prépare pour la Russie
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