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L'Iran, étape obligatoire pour les volleyeurs français

L'équipe de France de volley affronte, ce soir (20h25), l'Iran pour entériner sa qualification pour les demi-finales du Mondial. Elle peut en effet s'incliner (3-1) et retrouver, pour la première fois depuis 2002, le dernier carré mondial. Laurent Tillie va-t-il assurer le minimum, pour ménager ses troupes, ou jouer le jeu à fond pour maintenir une dynamique impressionnante (deux défaites en dix matches) ?
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

Une défaite au 1er tour, une au 2e, l'équipe de France réalise un parcours exemplaire en Pologne. Ils auraient même pu être qualifiés pour les demi-finales avant même leur deuxième et dernier match contre les Iraniens, si ceux-ci avaient offert une plus forte résistance aux Allemands, vainqueurs (3-0) hier. Pour valider leur ticket pour le dernier carré, les joueurs de Laurent Tillie peuvent se contenter de perdre, même perdre (3-0) mais il ne faudrait pas que l'écart excède un total de 11 points à l'issue des trois manches, sans quoi l'Iran se qualifierait. Un scénario bien improbable pour une équipe nettement dominée hier par l'Allemagne et qui s'était inclinée (3-1) contre les Bleus lors du 1er tour. La qualification de la France est presque acquise. Mais la suite de l'histoire peut influencer le déroulement de cette rencontre.

Gérer la fatigue

L'équipe de France a beaucoup bougé durant ce Mondial, avec notamment trois transferts dans les dix derniers jours. S'ils passent en demi-finales, ils auront disputé, à l'issue du Mondial, la bagatelle de 13 matches en moins d'un mois, soit la moitié d'une saison régulière de championnat de France de Ligue A. Ils ont déjà joué à dix reprises en 18 jours. Pour le moment, l'effectif a été bien géré, avec une seule blessure "majeure" contractée par le libéro Jenia Grebenikov, qui s'était retourné un doigt au 1er tour contre la Belgique. Il continue à porter un strapping, mais cela ne le gêne plus pour délivrer des passes hautes. Pour le reste, Laurent Tillie a déjà fait souffler ses cadres lors du dernier match du 2e tour, contre la Pologne. ils sont revenus encore plus affamés, contre l'Allemagne. Le sélectionneur devrait encore faire tourner son effectif, une fois la qualification acquise, étant donné que les remplaçants s'étaient montrés plutôt à la hauteur des Polonais, les poussant aux cinq sets, à l'image du pointu Mory Sidibé auteur de 21 points.

Se projeter vers la demi-finale

C'est le danger, et en même temps naturel. Avec la qualification pratiquement en poche, les Français pourraient avoir déjà la tête en demi-finale. L'écueil est connu, et Laurent Tillie a suffisamment d'expérience pour mettre en garde ses troupes. Mais les futurs rivaux de la France sont d'illustres adversaires. Depuis mercredi soir, le Brésil, triple tenant du titre, a son billet en poche. L'équipe sud-américaine a connu quelques soubresauts dans cette compétition (victoire 3-2 contre la Corée du Sud et défaite 3-2 contre la Pologne lors du 3e tour), des blessures, ce qui devrait la placer en deuxième position du groupe H. Et elle croiserait donc, en demi-finale, le premier du groupe G, qui sera forcément la France même si elle perd (3-1) contre l'Iran. A moins que la Russie, ce soir, ne lamine la Pologne au lendemain de sa cuisante défaite contre le Brésil (3-0), pour gagner son ticket pour les demi-finales. Les Russes seraient alors 2e du groupe H, et le Brésil premier. Le jeu des champions olympiques de 2012, également champions d'Europe l'an dernier, n'est pas le préféré des Français. Brésil ou Russie, l'adversaire sera prestigieux, et redoutable.

Gérer la pre​ssion

Depuis le début de la compétition, l'objectif est simple: le dernier carré. Laurent Tillie avait dit à l'aube de l'épreuve polonaise: "Un résultat, c’est une demi-finale". Le libéro Jenia Grebennikov s'était voulu plus précis: "Une médaille, c'est ce qui nous fait rêver, c'est ce qu'on s'est dit entre nous." Jusque-là, le groupe vit bien, l'ambiance est bonne, les résultats suivent. A l'heure d'approcher de l'objectif, la pression va-t-elle rattraper les joueurs ? Douze ans après la première et seule médaille (bronze) de la France dans un Mondial, les Français ont l'occasion d'inscrire leur nom dans l'Histoire. Une lourde charge. Plus loin, le but de Tillie est d'emmener ses joueurs à Rio, pour les Jeux Olympiques de 2016, après deux échecs en 2008 et 2012.

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