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Voile : le skipper Stan Thuret renonce à la course au large, "ce métier qui ne fait pas de bien à la planète"

Stan Thuret, qui a participé à la dernière Route du Rhum en novembre, met en avant l'urgence clilmatique, incompatible selon lui avec ce sport à l'image "faussement verte" et la compétition.
Article rédigé par Jérôme Val
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le skipper Stan Thuret lors du départ des pontons avant le départ de la Transat Jacques Vabre en novembre 2021. (QUENTIN D?HAIS / MAXPPP)

C'est une première dans l'histoire de la course au large. Le navigateur Stan Thuret a décidé d'arrêter sa carrière pour des raisons écologiques. Le skipper pense que ce sport et la compétition sont incompatibles avec l'urgence climatique. Stan Thuret avait terminé 25e de la dernière Route du Rhum dans la catégorie des Class40, sur un bateau neuf.

Une époque où le navigateur se définissait comme "un enfant gâté", incapable à ses yeux de respecter son terrain de jeu. "Ce métier, il n'est pas soutenable, il ne fait pas de bien à la planète. On utilise les ressources, on utilise un terrain de jeu où aujourd'hui, on parle de chocs quand même – c'est dingue de se dire qu'on frappe des 'objets flottants non-identifiés' en parlant de baleines ! C'est nous qui sommes responsables parce qu'on va plus vite."

Construire toujours plus pour aller toujours plus vite

Pour Stan Thuret, la course à la vitesse est un véritable problème environnemental. Aujourd'hui, on construit toujours plus de bateaux en carbone, on organise des courses qui génèrent beaucoup d'émission de CO2. Pour un but, que l'ancien skipper juge "dérisoire". "Effectivement, nous avons des skippers et des sponsors qui demandent de construire des bateaux. Mais pourquoi demandent-ils à construire des bateaux ? C'est pour une raison très vaine, juste vouloir gagner."

"Le modèle actuel est en fin de course."

Stan Thuret

à franceinfo

Stan Thuret souhaite aujourd'hui impulser un changement de mentalité. Il propose ainsi de nouvelles règles et de nouveaux parcours : "Il y a même des gens qui m'ont contacté, qui rêvaient de course au large et qui refusent maintenant de faire la course parce qu'il faut prendre un cargo pour aller aux Antilles. Ce n'est pas soutenable." La voile, ce sport à l'image "faussement verte" selon l'ex-skipper, est-elle prête à faire sa révolution ? "C'est à nous de le décider", conclut Stan Thuret.

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