Vendée Globe - Thomas Ruyant : "Je veux y retourner, c'est viscéral"
Thomas, qu’en est il de votre préparation?
Thomas Ruyant : "On a pas mal d’occupation, même si on avance à allure réduite. On a repris avec 2,3 techniciens au chantier. On avait besoin de finir le bateau. Il faut se souvenir qu’on a pris le départ de la Transat Jacques Vabre 10 jours après la mise à l’eau ! La peinture était à peine sèche ! On a tout démonté, tout vérifié, car le bateau a fait l’équivalent de 3 transats en très peu de temps."
Quels étaient les axes de travail de ce chantier hivernal?
TR : "Le confort de vie est l’axe de travail majeur. On a installé un siège à l’envers, dos à la marche, en position centrale. Je suis installé dans un cocon sécurisé, conçu avec un ergothérapeute. S’il faut utiliser le bateau à +/- 100%, il faut soigner le bonhomme. Or, la vie à bord est beaucoup plus compliquée qu’avant. On a aussi une deuxième version de foils en construction en Italie. C’était le deuxième gros dossier. C’est une évolution, on n’a pas non plus tout changé. Comme tout le monde, le bateau est au sec pour un long moment encore… La mise à l’eau était prévue début avril. On a fixé une date pour avancer, début mai. On avait prévu un chantier d’été en août. On fait les choses maintenant. On reste concentré sur le Vendée Globe, même si l’esprit est occupé à autre chose."
Vous êtes déjà en "mode"Vendée Globe?
TR : "C’est l’objectif des trois dernières années. C’est bien présent ! Bien sûr, je me projette, je fais beaucoup de météo. Je prends le positif de la situation."
Ce sera votre deuxième participation. Vous avez hésité à y retourner ?
TR : "Je suis focus sur le Vendée Globe depuis le 23 décembre 2016, date de mon abandon ! En 2016, quand j’arrive en Nouvelle-Zélande avec mon bateau cassé, on a discuté de la suite avec Laurent Bourguès, le directeur technique du team. On n’a pas mis beaucoup de temps à se dire quoi faire. Je ne me suis pas posé la question de savoir si je voulais repartir. J’ai connu 45 jours de feu, je veux absolument y retourner. C’est viscéral !"
A l’époque, vous avez lancé la construction de votre nouveau bateau sans avoir de partenaire majeur. C’était risqué ?
TR : "Aujourd’hui je n’ai aucun regret. Lancer la construction sans partenaire majeur était un peu "exotique". C’était une petite prise de risque. Mais des investisseurs voulaient me voir rebondir. J’ai reçu beaucoup d’appels pour louer le bateau pendant sa construction ! Aujourd’hui, je n’ai pas d’inquiétude question finances. J’ai la garantie d’être au départ. Ce n’est pas un souci. Le souci, c’est le calendrier des courses… Oui, rien n’est vraiment calé. Moi, je pourrais mettre le bateau à l’eau et partir. Mais il nous faut des milles. J’ai besoin de naviguer en solitaire. Naviguer, naviguer, naviguer !!!"
En 2016, vous découvriez le tour du monde en solitaire. Quatre ans après, on vous cite régulièrement parmi les favoris…
TR : "Sur la Jacques Vabre, l’équipe et moi avons prouvé que nous étions au niveau. Il y a des bateaux plus performants, mais je pense qu’on va combler notre retard. Favori ? Si on le dit, c’est que le travail est fait. J’accepte cette étiquette !"
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