Vendée Globe : Quand le voilier de Thomas Ruyant devient source d'inspiration de DJ Molécule
Il a débuté la musique dans les années 2000. Molécule, de son nom de scène, a cet attrait pour les expéditions au contact de l'eau. Les vagues, le bruit, l'immersion, une source d'inspiration pour le spécialiste du field recording. Son but ? Être au cœur de l'action pour enregistrer tous les moindres bruits qui donneront suite à un album.
Cette idée du Vendée Globe s'est faite un peu par hasard. Alors qu'il rencontre Thomas Ruyant par l'intermédiaire d'un journaliste de Voile Magazine, le musicien avait pour projet de base de faire une navigation avec le skipper pour prendre des sons. Mais tout ne s'est finalement pas passé comme prévu.
Comme le courant est bien passé entre nous, j’ai proposé à Thomas, un projet beaucoup plus ambitieux.
Dès leur rencontre. "Ça a tout de suite matché, raconte le DJ, qui lui propose alors un projet beaucoup plus ambitieux. Le projet en question ? Équiper le monocoque de Thomas Ruyant de seize micros et treize caméras pour une immersion complète au cœur de la course. Le dispositif est important et ne peut pas s'improviser. Tout doit être réfléchi, calculé pour ne pas perturber le marin lorsqu'il sera en mer."C’est un projet qui a dû faire face à beaucoup de contraintes techniques, notamment celle du poids et de la consommation électrique. Il faut savoir que certains marins coupent leur brosse à dents en deux pour alléger le poids du matériel embarqué. C’est dire que chaque gramme est pesé. Il fallait donc que le matériel fasse dans les 30kg au total", explique Molécule. Une expérience inédite qui nécessite une certaine préparation.
Une régate de trois jours avec Thomas Ruyant lors d'une course officielle
Perfectionniste, le producteur veut préparer au mieux cette expérience. Mais course en solitaire oblige, impossible pour lui d'embarquer à bord de l'IMOCA LinkedOut de Thomas Ruyant lors du Vendée Globe. Alors pour tester son installation in situ, Molécule va accompagner le marin dunkerquois durant le défi Azimut. "J’ai navigué avec lui lors d’une course officielle en solitaire, où je faisais office de médiaman. J’étais avec lui pendant trois jours. Je n’avais pas le droit de l’aider à manœuvrer. Mais c’était juste pour avoir cette expérience de navigation pour se demander exactement à quels endroits positionner les micros, les caméras. On a beaucoup échanger sur ce qu’on voulait capter comme matière, pour avoir son expérience et puis son accord."
Des conditions de navigations particulières et intenses. Les deux hommes ont subi des chocs, une épreuve pour l'artiste qui n'était pas préparé à cette course mais qui mesure sa chance : "C’est une expérience qui restera gravée. C’est un privilège de pouvoir naviguer sur ces bateaux." affirme-t-il.
Percer le mystère d'un navigateur en solitaire autour du monde
C'est une question qui peut en intriguer plus d'un. À quoi ressemble la vie d'un marin seul en pleine mer pendant des jours ? C'est ce mystère que Molécule a voulu percer avec l'installation de capteurs et de caméras sur l'IMOCA. Pourtant, l'expérience ne semble pas inédite puisque d'autres navigateurs ont déjà réalisé des films sur leurs voiliers, notamment Éric Bellion. Mais d'après le DJ toutes ces images tournées ne reflètent pas la réalité : "À chaque fois c’est le regard subjectif du marin. Bellion quand on regarde son film, on voit ce qu’il veut bien nous montrer. On voit ce qu’il voit et ce qu’il nous autorise à voir."
Pour son film qui sortira fin 2021, Molécule veut surprendre, se démarquer. "Pour la première fois, on va avoir du son. Le vrai son. Il y a tout un dispositif sonore très particulier qui a été installé. Ça, c’est une réelle première. À l’image, on va voir pour la première fois, le point de vue objectif du bateau. Le regard froid du bateau sur un marin, qui est vu sur son quotidien dans son tour du monde." Une expérience unique à partager sur grand écran.
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