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Vendée Globe: Jérémie Beyou de retour aux Sables d'Olonne, la majorité de la flotte a passé la tempête Thêta

Alors qu’il avait l’ambition de gagner le Vendée Globe, Jérémie Beyou est rentré aux Sables d’Olonne en début d’après-midi, ce samedi. Avec son équipe, ils vont évaluer l’étendue des dégâts sur son bateau. S’ils sont réparables, le skipper envisage de repartir tandis que la majorité de ses concurrents a passé, sans trop de dégâts, la dépression tropicale Thêta.
Article rédigé par Hortense Leblanc
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Jérémie Beyou (Charal Sailing Team) de retour aux Sables d'Olonne pour évaluer et réparer ses avaries (SEBASTIEN SALOM-GOMIS / AFP)

C’est une course contre-la-montre dans laquelle sont embarqués Jérémie Beyou et ses équipiers. En début d’après-midi, le skipper français a remonté le chenal des Sables d’Olonne où le public s’était massé pour l’accueillir: "Revoir tout le monde à l’arrivée ça remet une grosse dose d’émotion et ce n’est pas facile à gérer. Tu aimerais être partout sauf là. Tu es heureux qu’il y ait des gens mais c’est un peu triste quand même", a témoigné le navigateur.

Mardi, une poulie de renvoi d’écoute, nécessaire à la manoeuvre des voiles, s’était arrachée sur son bateau, provoquant d’autres avaries. Un malheur n’arrivant jamais seul, pendant que Jérémie Beyou tentait de la réparer, son bateau a tapé un ofni, endommageant une partie du gouvernail qui permet de diriger le monocoque. Son équipe va maintenant devoir évaluer l’étendue des dégâts: "Dans 24 heures, on aura un état des lieux de tout ce qui est cassé, de ce qui est réparable, de comment ça l’est".  Après d’éventuelles réparations, le skipper espère pouvoir reprendre le large: "Si on est capable de repartir, effectivement, on prendra le départ. C’est évidemment l’objectif". Conscient du retard accumulé, il a néanmoins tiré un trait sur ses ambitions de victoire: "Si je repars, tout le monde sera 3000 milles devant donc il n’y a plus de course. C’est dur à vivre, je suis passé un peu par tous les états".

Le Cam, Thomson et Dutreux au coude-à- coude

S'il aurait aimé être à la lutte avec eux, au large des Açores, Jérémie Beyou a salué le bon début de course de ses concurrents: "Les gars et les filles qui sont en mer sont tous méritants parce que c’était très compliqué stratégiquement. Tactiquement, Le Cam a fait du grand Le Cam". Sur son vieux bateau, avec lequel Michel Desjoyeaux avait remporté le Vendée Globe en 2008, le skipper de 61 ans résiste en effet aux monocoques nouvelle génération, équipés de foils, des appendices latéraux qui permettent de surélever le bateau pour prendre de la vitesse. S’il occupe les avant-postes depuis le départ, le "Roi Jean" s’attend tout de même à être rattrapé après le passage de la tempête: "Derrière, je vais les voir filer les foilers. Mais tant qu’à faire, papy fait de la résistance !", s’amuse-t-il.

Une grande partie de la flotte a en effet passé la dépression tropicale Thêta. Alex Thomson, qui a choisi de passer par le coeur de la tempête n’a pas passé un moment agréable: "On peut mesurer la hauteur des vagues à bord et là où j’ai été, j’ai dû avoir 6m, 6,50 m. J’ai eu des rafales à 60 nœuds et 50 nœuds constants pendant plusieurs minutes. Traverser la dépression comme ça était la route la plus performante, mais dès que tu arrives dans ce genre de conditions, en fait, c’est de la survie et tu espères que tout ira bien". Sur Twitter, son concurrent italien, Giancarlo Pedote, a décrit le passage de Thêta comme le fait d’ "être dans une petite machine à laver, sur un cycle continu".

Plusieurs centaines de miles derrière les leaders, les bateaux qui ferment la route ont plus de mal à avancer, englués dans un vent très faible. L’Espagnol Didac Costa en a fait l’expérience, et espère maintenant combler son retard: "La joie du jour est sans aucun doute le moment où le vent arrive enfin. Il est inévitable de sourire lors du redémarrage, quand tu peux à nouveau entendre l'eau couler sous la coque". Piégé dans ce peloton, Armel Tripon se veut optimiste: " Il y aura des moments plus opportuns pour revenir, la route est longue. Et c’est sympa d’être là, de faire du bateau, de voir toutes les étoiles, c’est super beau". 

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