Vendée Globe - "Faire le tour de la planète en 75 jours", c'est possible pour le skipper Sébastien Josse
Sébastien Josse fait partie des favoris de la 8e édition du Vendée Globe, qui s'élancera le 6 novembre. Le skipper estime pouvoir battre le record établi par François Gabart en 2013.
Dans près de deux mois, avec 28 autres skippers, il s'élancera des Sables-d'Olonnes pour un tour du monde en solitaire et sans escale. Avec Vincent Riou, Armel Le Cléac'h ou encore Jérémie Beyou, Sébastien Josse fait partie des favoris de cette 8e édition du Vendée Globe. A la barre d'Edmond de Rothschild, le skipper de 41 ans déborde d'ambition.
franceinfo : Le fait que François Gabart, le tenant du titre, ne participe pas à cette course, est-ce que ça vous rassure ou est-ce que ça enlève un peu de piment ?
Sébastien Josse : Ça enlève un peu de piment. Mais on a un plateau assez exceptionnel sur cette édition. Il y a d'autres concurrents très aguerris. Le scénario du Vendée Globe n'est pas encore écrit. Il y aura une grosse bataille et même plusieurs batailles tout au long de l'édition.
Le record établi par François Gabart lors de sa victoire en 2013 est de 78 jours, 2 heures et 16 minutes. Vous pensez pouvoir faire mieux avec votre bateau nouvelle génération ?
Sur le papier, les architectes nous le confirment : on envisage de faire le tour de la planète en 75 jours, soit trois jours de moins. Maintenant ça dépend de la météo, des avaries, des faits de course... Le plus important c'est de finir. Et si possible de finir en tête. Si c'est plutôt en 85 jours, ce n'est pas très gênant.
C'est votre troisième participation au Vendée Globe. Vous aviez abandonné en 2008. Vous aviez terminé cinquième en 2005. Quelles sont les difficultés de cette course ?
C'est une course marathon et sans assistance. On peut donc avoir des problèmes techniques dus à des erreurs humaines ou à des rencontres avec des objets non identifiés. Parfois ce ne sont que des casses mineures qu'on peut gérer en solitaire. Parfois c'est plus grave... Comme en 2008 où une vague avait cassé le bateau. Techniquement parlant je n'étais pas apte à réparer.
C'est la 8e édition du Vendée Globe. Maintenant que la course est retransmise dans 190 pays, est-ce que c'est toujours la même aventure ?
Humainement c'est toujours la même aventure. Techniquement, nous avons des bateaux qui sont très poussés : ce sont des Formule 1, qui sont donc un peu plus fragiles quand on joue la gagne. Partir trois mois en solitaire sur un bateau, couper la ligne d'arrivée aux Sables d'Olonnes, ce n'est jamais anodin.
Le fait que la course s'aseptise un peu, c'est normal. La compétition s'étoffe. Mais je pense que sur cette édition, les concurrents vont être plus ouverts à parler de leurs petits problèmes quotidiens. La dernière édition, c'était un peu de l'intox : tout allait bien dans le meilleur des mondes. Là je pense que pour les petits bobos, il y aura des retours à terre.
Quand on s'embarque dans une telle aventure, est-ce qu'on pense au pire ? À la possibilité de ne pas revenir ?
Ça fait partie de notre vie de marin. Les accidents mortels, ça arrive, même si les disparitions en mer sont rares. On ne part pas dans l'inconnu. On a des normes de sécurité, on a des stages de survie, on connaît exactement les procédures pour quitter un bateau, on a des balises de détresse. Le secours maritime est quasiment disponible sur tous les coins des océans. Un accident mortel reste relativement rare et j'espère que ça restera comme ça.
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