"On a acheté des jumelles" : les habitants des Sables-d'Olonne frustrés par l’arrivée du Vendée Globe en plein couvre-feu
Aucun spectateur sur les quais ou sur la grande plage aux Sables-d'Olonne pour l'arrivée de la neuvième édition du Vendée Globe. En raison de la crise du Covid-19, la fin de course se fera dans des conditions inédites.
"Au départ de la course,on avait vraiment l'impression d'être en milieu carcéral. Il y avait des patrouilles d'hélicoptères, l'interdiction d'approcher la plage, les ronds-points étaient contrôlés par la maréchaussée..." Le départ de la neuvième édition du Vendée Globe, à huis clos, ne rappelle pas de bons souvenirs à Fabrice. Comme beaucoup de Sablais, il aurait aimé assister au coup d'envoi et à l'arrivée de la mythique course à la voile en solitaire. Impossible, en raison de la crise du Covid-19 et du couvre-feu qui a été imposé par les autorités.
Pour l'arrivée, mercredi 27 janvier, aucun spectateur n'est autorisé sur les quais, le long du chenal ou sur la grande plage. Le protocole avait été dénoncé par le maire des Sables-d'Olonne dans une lettre adressée à Emmanuel Macron, en vain.
La ville est donc déserte. Sylvie travaille à la halle aux poissons, et elle en croit à peine ses yeux : "D'habitude au départ et à l'arrivée, c'est comme des week-ends de 15 août ! Les touristes profitent d'être là pour manger des huîtres, des fruits de mer... Cette année, il y a beaucoup moins de monde. C'est sûr que c'est une perte."
"On envisage de se glisser sur les pontons"
D'autres attendaient de voir cet événement avec impatience. Marie a emménagé aux Sables-d'Olonne il y a 18 mois, ce ne sera donc pas pour cette fois : "Le départ en tant que tel, on ne l'a pas vu, sauf à la télévision. On espérait voir l'arrivée, et ce ne sera pas le cas. C'est une grosse frustration."
"Si j'avais fait des semaines et des semaines de courses, j'aurais bien aimé arriver avec une foule accueillante, hurlante... Pas arriver tout seul ! Quid de la bouteille de champagne ? Quid du feu d'artifice ?"
Philippe, habitant des Sables-d'Olonne
René et son épouse ont tout de même tenté le coup. Ils savaient qu'ils seraient privés de chenal mais sont venus de Lyon pour passer quelques jours dans leur résidence secondaire aux Sables-d'Olonnes: "On a acheté des jumelles pour pouvoir voir de loin, explique le passionné. On envisage de se glisser sur les pontons puisqu'on a un bateau ! Bref, on cogite un peu, en espérant qu'on puisse saluer les skippers !"
Yvette de son côté, a l'intention d'observer les bateaux rentrer au port depuis chez elle : "On voit à travers la vitre de ma cuisine, si c'est bien dégagé. Quand ils sont partis, c'était dans la brume donc on n'a rien vu, mais là je pense qu'il va faire beau." Les marins ne seront pas complètement seuls à l'arrivée pour autant. Environ 300 bénévoles ont été autorisés à former une haie d’honneur, avec distanciation physique, le long du chenal.
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