Nicolas Troussel : le Vendée Globe, enfin !
10 Novembre 2018. Au petit matin, une semaine après le départ de St Malo, Nicolas Troussel, favori de la Class 40, abandonne la Route du Rhum. Bateau endommagé, skipper blessé. En général, on se remet difficilement d’un Rhum de travers. Mais il en faut plus pour déboulonner un marin breton. « Cette route du Rhum, c’est improbable » reconnaît le finistérien. «C’est l’élément déclencheur. Ce bateau est là car je suis rentré plus tôt. Si j’avais fini, je n’aurais jamais eu le temps de préparer ce projet. On aurait sans doute fait le Vendée, mais pas sur un bateau neuf. » A quoi tient un tour du monde ?!
« Ce Vendée, j’y pense tous les jours, toutes les nuits. Il est là et il arrive. En ce moment, ma vie, c’est le Vendée Globe! » Toutes les routes mènent aux Sables d’Olonne, même les plus tortueuses. A 44 ans, le double vainqueur de la Solitaire (2006 + 2008) tient enfin sa chance après quelques années disons plus difficiles, sur des programmes et des embarcations plus modestes. « Je l’ai rêvé, je l’ai espéré plusieurs fois aussi. Au moment où je m’y attendais le moins, ça arrive. J’en profite. »
Troussel, c’est le 3è homme de la baie de Morlaix. Le fameux « gang » de voileux formé avec Armel Le Cléac’h et Jérémie Beyou. Trio magique de trois amis d’enfance. « Les copains sont contents pour moi. Je serai ravi de leur montrer le bateau ». Nous, on a eu le droit de le voir. En avant-première. Difficile d’en dire plus –embargo oblige- mais les lignes de « Corum » détonnent. Surprennent. Perturbent. « On se demande si c’est un bateau ou une fusée », interroge malicieusement Michel Desjoyeaux, maître d’œuvre du chantier. « On dit souvent qu’un beau bateau, ça va vite. Celui-là plaît déjà. On devrait pas être mal. » « Il a des formes particulières », renchérit Nicolas Troussel. « Du volume…J’ai hâte de l’essayer.» On n’en saura pas plus…
La mise à l’eau est prévue la semaine prochaine, aux premiers jours du printemps. Sept mois seulement avant le départ du Vendée Globe, le 8 novembre prochain. Bien tard pour les experts. « Quand tu vois le temps dehors, on n’est pas si mal à l’atelier » se marre Michel Desjoyeaux. Et de se rappeler qu’en 2000, lui, le futur vainqueur du Vendée Globe, avait mis les pieds dans l’eau au mois de mai…
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